A Grand-Quevilly, impossible de rater l’écopôle Vesta, le “paquebot” de ce syndicat mixte. En 2010, 320 000 tonnes d’ordures ménagères, industrielles et hospitalières (l’équivalent de 30 tours Eiffel !) y ont été incinérées dans l’unité de valorisation énergétique et 27 000 autres tonnes triées pour être revendues. Chaque jour, 300 camion-bennes vont et viennent. C’est aussi ici que sont acheminés les encombrants des déchetteries. Au total, le site engloutit les rejets des 600 000 habitants de la Crea et de cinq communautés de communes voisines. Des chiffres qui font tourner la tête, comme l’odeur âcre qui vous agresse les narines quand vous y pénétrez pour la première fois.
Le gros de nos déchets, les ordure ménagères, finit à l’unité de valorisation énergétique, jeté dans une fosse titanesque de 20 000 m3. Depuis une cabine pressurisée, des agents actionnent d’immenses grappins et remuent le tas de poubelles pour créer le mélange idéal pour la combustion. Trois fours fonctionnant 24 heures sur 24 et où la température frise les 1 000 °C, dévorent ensuite plusieurs tonnes à l’heure. “Les fumées à 600 °C font tourner des chaudières qui produisent de l’électricité”, dévoile alors Sébastien Sellier du service communication devant la cathédrale de tuyaux.
“Chaque année, nous produisons l’équivalent de la consommation annuelle de Rouen”. En 2010, cette électricité a rapporté 6,5 millions d’euros au Smédar, lequel fournira également, en 2013 ou 2014, l’eau chaude de 1000 logements.
Malheureusement, tout ne brûle pas. Les fumées, polluées, sont filtrées à travers des procédés complexes mêlant champs magnétiques, chaux, charbon actif, “tissus” ou ammoniaque. “Les déchets ultimes, appelés refioms, et les cendres, partent en centre d’enfouissement”, explique Sébastien Sellier. Soit 13 000 tonnes par an. Quant aux métaux, verre, et gravats imbrûlables, ils sont transformés en mâchefer, 70 000 tonnes par an, revendu à des entreprises de génie civil.
Le Smédar ne se limite pas à l’incinération. Le centre de tri joue un rôle central. Là, machines et hommes se relaient pour séparer le plastique du papier, revendus à bon prix à des entreprises de recyclage. Des recettes non négligeables qui allègent la facture des usagers. “Plus on trie, moins on paye”, rappelle Patrice Dupray, le président du syndicat mixte et maire de Grand-Couronne. “Dans ce domaine, il y a encore beaucoup à faire”. Décidément, rien ne se perd.
Les déchets végétaux, enfin, permettent de fabriquer 60 000 tonnes de compost par an dans les sites de Saint-Jean-du-Cardonnay, Boos et Cléon. Un concentré de qualité revendu aux agriculteurs et particuliers après huit mois de fermentation.
Thomas Blachère
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