Une poignée de cases, un soupçon de bulles et des dessins à n’en plus finir. La bande dessinée n’a pas fini de faire rêver. Elle s’est fait connaître en France grâce aux aventures de Tintin, Astérix et compagnie. Le genre se renouvelle et a gagné ses lettres de noblesse en se faisant roman graphique.
Dans cette histoire de bulles, Rouen a eu un rôle à jouer. “Ici, la bande dessinée a débuté avec le duo Thierry Cailleteau et Olivier Vatine, dans les années 80-90”, se souvient Olivier Petit, à la tête de la maison d’édition Petit à Petit qui publie de nombreuses BD. Depuis, une génération a émergé. “Ces auteurs qui se sont fait connaître au niveau national et international ont donné envie à des jeunes de se lancer.” Aujourd’hui, l’agglomération compte une vingtaine d’auteurs et scénaristes BD.
Une génération d’auteurs reconnus
Ils s’appellent Olivier Vatine, Frank Legall, Fred Duval, Christophe Quet, Daniel Pecqueur ou encore Sébastien Vastra, pour ne citer qu’eux, et font les belles heures de la bande dessinée. “Rouen, regroupe aussi bien des dessinateurs, que des scénaristes, ou des éditeurs”, glisse Olivier Petit. La terre rouennaise est-elle particulièrement fertile en auteur de bande dessinée ? “Il y a eu une très bonne promo au lycée Jeanne-d’Arc avec Olivier Vatine et Thierry Cailleteau qui sont aujourd’hui reconnus”, note Fred Duval,scénariste de Carmen Mac Callum.
Il existe donc une spécificité rouennaise, une vitalité de la bande dessinée que l’on retrouve aussi dans des villes comme Nantes ou Lyon qui regroupent de nombreux dessinateurs et scénaristes. “Rouen a une partie de son histoire liée à la BD, glisse Christophe Quet, le dessinateur de Travis. Vatine et Cailleteau ont été les deux pierres angulaires du secteur de la BD chez Delcourt. Oui, l’agglomération rouennaise a donné beaucoup de dessinateurs. Pourquoi ? C’est un mystère !” Et Olivier Petit d’appuyer : “Il n’y a pas ici plus d’auteurs que dans d’autres villes, mais ce qui est intéressant c’est que proportionnellement ils sont nombreux à avoir une renommée internationale.”
Malgré tout, ils sont peu nombreux, tout juste quatre ou cinq, issus de la région à pouvoir vivre correctement de leur passion. “Quand il y avait 600 nouveautés par an, il y en a aujourd’hui 4000”, remarque le propriétaire du Grand Nulle Part, librairie spécialisée dans la bande dessinée. Il est dur de se faire un nom dans un tel contexte.
Un bastion d’irréductibles
Malgré cela, il y a encore des irréductibles, touchés par le virus de la BD, qui se réunissent pour partager leur passion. C’est le cas des membres de l’association Rouenzine. Une nouvelle génération est prête à éclore : “Chez les 17-25 ans, il y a vraiment des jeunes très prometteurs”, se réjouit Olivier Petit qui fait partie du jury du concours de Normandie Bulles, lancé au Festival de Darnétal. “Et le gagnant de cette année est un Rouennais.” Un résultat de bon augure pour la relève rouennaise.
Anne Letouzé
Repères
Equipe. Une bande-dessinée est rarement l’œuvre d’un seul homme. En général un scénariste est chargé de créer l’histoire, qui sera mise en image par le dessinateur.
Ellipse. Chacune des cases est séparée des autres par un mince espace : l’ellipse. Elle laisse toute liberté au lecteur d’imaginer ce qui peut se passer entre chaque case.
Story-board. C’est le croquis qui met en place les cases, dispose les personnages, en fonction du scénario, avant que ne soit dessinée la planche définitive.
Delcourt. Cette maison d’édition, s’est forgé un nom dans la BD. Le premier album qu’elle a publié, en 1986, avait pour auteurs Olivier Vatine et Thierry Cailleteau.
Normandie Bulle : 16 ans de passion BD à Darnétal
Le Festival de la bande dessinée de Darnétal, souffle ce week-end ses 16 bougies. Autant d’années de vie qui prouvent d’elles-mêmes la vitalité de la bande dessinée. "Nous avons commencé avec une vingtaine d’auteurs", se souvient Laurent Drixtel, chargé du festival. "Aujourd’hui, nous en comptons une soixantaine". Cet événement est l’occasion de faire découvrir le vaste monde de la bande dessinée à ceux qui ne le soupçonnent pas, par le biais d’expositions, de rencontres avec les auteurs ou d’ateliers organisés autour de la BD. "La bande dessinée est abondamment lue par des gens qui ne lisent plus". La particularité de ce festival est qu’il met en lumière de jeunes auteurs encore peu connus. Il est aussi l’occasion pour des passionnés de se distinguer à travers le concours Normandie Bulle.
Pratique. Les 24 et 25 septembre, de 10h à 18h, tennis couvert, allée de la gare. Tarifs 5 €/3 €/gratuit pour les - de 16 ans. Infos normandiebulle.com. Lire aussi p.20.
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