À l'occasion de l'inauguration, vendredi 24 juin, de trois pôles de santé dans le pays de L'Aigle, le Dr Gal, président du Conseil de l'ordre des médecins de l'Orne, a exprimé au micro de Tendance Ouest sa plus grande inquiétude sur la désertification médicale, pour les années à venir.
Trois pôles de santé en pays de L'Aigle
Pour lutter contre la désertification médicale, le pays de L'Aigle vient d'inaugurer trois pôles de santé. L'investissement dans les bâtiments se monte à plus de 2 millions d'euros, leur fonctionnement à 200 000 euros par an. Le choix a été fait de ne pas tout regrouper à L'Aigle pour être au plus près de la population à Moulins-la-Marche, à Aube et à la Ferté-en-Ouche, où le pôle de santé de quelque cinq cents mètres carrés a coûté 900 000 euros. La population peut y consulter trois médecins généralistes, un ostéopathe, un diététicien, trois infirmières avec test Covid, un pédicure et un sophrologue. Durant cette inauguration, tous les élus locaux, départementaux, régionaux, ainsi que le préfet, se sont félicités de cette initiative. "Sur 97 médecins qui se sont installés en Normandie l'an dernier, 85 l'ont fait dans de telles structures", a souligné Catherine Sudre, directrice de l'ARS dans l'Orne. De nombreuses communes ou intercommunalités du département ont bâti des pôles de santé et le Conseil départemental a salarié des médecins dans ses centres de santé territoriaux. De plus, un Médicobus sillonne les communes qui sont le plus en tension.
Le préfet entouré de quelques élus, lors des inaugurations des trois pôles de santé.
Des murs, mais pas de médecins
Mais, là où il en faudrait trois cents, l'Orne ne compte plus que 168 médecins généralistes. "Pour les attirer, il faut éviter la surenchère entre les territoires", a souligné le conseiller régional Laurent Marting. Le Docteur Gal, président de l'Ordre des médecins de l'Orne, travaille sur ce dossier depuis 2007. Avec ses collègues médecins, il est à l'origine de nombreux PSLA (Pôles de santé libéraux ambulatoires) dans l'Orne. Mais il reste très pessimiste quant au proche avenir. "24 % des médecins actuellement en exercice dans l'Orne sont âgés de plus de 65 ans et vont prétendre à la retraite, ça va encore être très dur dans les cinq à huit ans qui viennent." C'est le temps qu'il faut pour que de nouveaux médecins achèvent leur formation. L'une des solutions passe peut-être par les consultations de médecins à distance : "Le Conseil régional examine actuellement la possibilité d'implanter cent cinquante pôles de télémédecine en Normandie", a expliqué le président de la Communauté des communes des pays de L'Aigle Jean Sellier.
Ecoutez ici le docteur Gal:
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