"Pas de panique." C'est par ces premiers mots que Simon De Carvalho, président de l'ASL, Association des sinistrés de Lubrizol, a commencé son discours jeudi 23 juin à la Base de Rouen, avant la présentation des résultats de l'enquête menée sur 100 enfants de 5 à 15 ans à Rouen et dans le pays de Bray. L'étude, lancée en mars dernier, avait pour but de détecter les polluants de source environnementale et de créer en même temps un T0 (Témoin 0), servant de référentiel pour les prochains épisodes de pollution ou de catastrophes industrielles à Rouen. Une première étape avant l'avènement d'un Institut Eco citoyen, appelé de ses vœux par l'ASL. "Je peux dire qu'à ce T0, mes enfants présentent telle ou telle concentration, si demain on est victime d'une catastrophe industrielle et qu'apparaissent de nouveaux polluants, on sera en droit de dire au juge, il y a l'avant et il y a l'après maintenant", explique Simon De Carvalho.
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L'analyse de cheveux, menée par le laboratoire indépendant Toxseek, permet d'analyser la présence potentielle de 1 800 polluants organiques et 49 métaux lourds ou terres rares. Les polluants relevés pour cette étude ne sont pas alarmants selon Simon de Carvahlo. En revanche, les traces d'un pesticide pourtant interdit depuis plus de 20 ans en France ont été retrouvées dans les cheveux des enfants. L'atrazine, herbicide prohibé depuis 2001, a été détecté chez 9 enfants sur 100, selon l'étude menée par l'ASL, à savoir sept enfants dans l'agglo de Rouen et deux dans le pays de Bray. "Il n'y a pas de lien géographique, c'est ce qui est étonnant… Ce sera à l'État de répondre à cette question", explique Simon De Carvalho. Du phosphate a été aussi retrouvé dans les cheveux de 4 enfants sur 10. Le détail de l'étude sera publié en septembre, promet l'association.
La campagne de relevés a coûté 29 000 euros. L'ASL compte lancer d'autres études à l'avenir.
L'association a également travaillé avec le Laboratoire universitaire Cobra à Mont-Saint-Aignan pour d'autres analyses concernant les boues et suies retrouvées sur le sol au lendemain de l'incendie de Lubrizol, le 26 septembre 2019. Cette étude doit être rendue publique avant le 31 décembre.
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