Après deux années creuses en termes de festivités pour commémorer le Débarquement en Normandie, à cause de la pandémie de Covid, c'est le retour des grands événements populaires dans la Manche. A Carentan, le camp Arizona est de nouveau sorti de terre. Les véhicules militaires, jeeps ou camions, apportent tous le matériel des reconstitueurs. Le champ se couvre alors de tente kaki, et entre les allées déambulent des passionnés en costumes d'époque, militaires ou civiles. "Ca fait du bien, ça fait du bien de revenir en Terre sainte. On est heureux", assure Régis Toutain. Avec son groupe, il arrive de Bretagne. Et ce n'est pas le coût de l'essence, parce qu'une jeep ou une moto, ça consomme, ou le temps de trajet qui l'ont freiné. "C'est important", explique-t-il. Laurent Gaudin, du groupe Spirit of 44, estime même qu'en revenant après la pandémie, "on vit une sorte de libération".
Si la joie de se revoir est grande, certains ont eu un peu de mal à se remotiver après la pause forcée. "Pour ma part, ça a été un petit peu compliqué de se remettre dans le bain. Mais une fois qu'on est sur le camp, on retrouve tout le monde, on ressort le matériel et puis voilà, on retrouve l'immersion, la passion de la commémoration", affirme Jérôme Even, qui arrive de Granville. Sa femme, Sylvie, en costume d'infirmière de la Croix Rouge Française, est en train de présenter un brancard. Pour elle, revenir, c'est "un bonheur". Et d'ajouter : "Franchement, ça nous avait manqué."
"C'est l'honneur d'une vie de représenter la 101st Airborne Division et c'est encore plus spécial car nous n'avons pas eu de célébrations comme ça depuis quelques années. Pouvoir le faire à grande échelle est un très grand honneur pour tous les soldats présents ici", Joseph Patrick McGee, Major Général de la 101st Airborne Division
Le manque est partagé par tous les reconstitueurs. Ce qui avait manqué à Benjamin Lasse, qui arrive du Pas-de-Calais, c'est "l'esprit de groupe, la région, les bourses, et puis les commémorations, les plages, l'ambiance qu'il peut y avoir, les frissons qu'on peut ressentir". Laurent Gaudin précise : "La chose qui manque le plus, c'est l'hommage aux disparus, aux vétérans." Se retrouver a aussi manqué à tous ces passionnés. Les commémorations sont parfois leur seul rendez-vous pour se voir une fois par an. "On est habitués à camper ensemble tous les ans et là, on s'est retrouvés un peu isolés", regrette Joris Leblond.
Julien Dubourguais, 28 ans, de Picauville, a sauté en parachute d'époque au-dessus de Carentan.
Il n'y a pas que le camp comme activité. Vendredi 3 juin, un parachutage a eu lieu dans Carentan. Parmi les parachutistes, Julien Dubourguais, 28 ans, vient de Picauville. "Ça fait de belles sensations, mais c'est toujours un pincement au cœur pour les vétérans. Ce sont eux qui nous motivent à passer la porte", décrit-il, heureux, après son saut, de voir la foule réunie pour ces commémorations. Un saut en présence du vétéran Tom Rice, 100 ans, qui a sauté au-dessus de la ville en juin 1944.
Le vétéran de la 101st Airborne Tom Rice et Joseph Patrick McGee, Major Général de la 101st Airborne Division.
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