Nathan Paulin, vous avez battu le record du monde de distance fin mai, en rejoignant le Mont Saint-Michel sur 2,2 kilomètres. Le 1er juillet, vous allez traverser la Seine, de la tour des archives à la cathédrale de Rouen. Pourquoi avoir accepté ce nouveau challenge ?
Ce qui m'a plu, c'est arriver sur une cathédrale, ça n'a jamais été fait. Ça m'intéresse toujours découvrir des lieux différents. À chaque fois, j'écoute des podcasts et je me renseigne où je vais mettre les pieds. C'est de la curiosité et cette traversée saute aux yeux, elle est évidente entre ces deux tours, et j'imagine quelque chose de beau. L'idée est de parler de la Seine et on va l'enjamber de manière un peu poétique. C'est un peu mon pont à moi. Il y a 640 mètres entre la tour des archives et la cathédrale, c'est quand même une belle distance dans le domaine de l'highline [N.D.L.R : nom de la discipline du funambulisme extrême]. La philharmonie de Rouen va m'accompagner depuis le pont, en jouant la première symphonie de Beethoven. J'ai vraiment hâte de vivre ce moment. Ce qui m'intéresse le plus, c'est de partager ces traversées avec toutes les personnes qui sont autour. Et il y a déjà un vrai engouement de la part des habitants de Rouen.
En quoi cette traversée est-elle particulière ?
C'est une traversée particulière parce qu'elle se fait dans un environnement urbain. L'installation est complexe, il y a des routes, la Seine… On commence l'installation technique à partir de 5 heures du matin, pour ne pas impacter le chantier de la cathédrale et la circulation. Je suis sécurisé à 100 %, je suis attaché à la sangle et elle est doublée. Si je tombe, je peux me relever facilement. Je ne risque rien du tout, je peux avoir des sensations très fortes, vivre de belles choses et le faire en sécurité avec cette discipline. C'est pour cette raison que chaque étape de l'installation est hyper importante. C'est un travail de coordination avec les services de la Ville, de police, etc. On prépare ça depuis des mois, alors j'espère que tout va bien se passer. Ma pratique est solitaire, mais pour en arriver là, il faut forcément beaucoup de personnes autour du projet.
Comment avez-vous commencé cette discipline ?
La première fois que j'ai essayé cette discipline dans le vide, c'était à Grenoble, sur une falaise, j'étais très impressionné. Je suis tombée au premier essai, et je me suis dit que ce n'était pas pour moi. Ce que j'adore dans cette activité, c'est le côté méditatif, tout le corps va dans la même direction. J'avais peut-être aussi envie de me confronter au vide et à une peur qui était ancrée en moi.
La peur du vide, c'est un comble pour un funambule. Là, vous serez à près de 90 mètres du sol, ressentez-vous encore cette peur ?
Aujourd'hui encore. Surtout sur un début de traversée, je ressens un léger vertige, et puis je reprends mes habitudes, ma concentration, et j'arrive rapidement à combattre cette peur.
Quel message voulez-vous transmettre lorsque vous relevez ces challenges ?
Le fait est que tout peut être possible. J'avais peur du vide, avant. On peut combattre ses peurs, il suffit de travailler, d'insister, d'y croire. Que tout le monde peut avoir confiance en soi et se dépasser dans son domaine.
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