C'est ce qu'on appelle renaturer un cours d'eau. Sur la Sélune, dans le sud-Manche, les deux barrages de Vézins à Isigny-le-Buat et de La Roche-Qui-Boit à Ducey-les-Chéris sont en train d'être détruits. L'objectif est de rendre à la Sélune son cours naturel. La rétention d'eau de La Roche-Qui-Boit se vide depuis le lundi 16 mai. Dans deux semaines, les travaux de déconstruction du barrage pourront commencer. Ils vont durer un an.
Ce chantier a été lancé par l'État en 2017, au moment où les droits d'exploitation d'EDF se sont terminés. L'intérêt est écologique : permettre aux espèces migratrices de remonter le cours d'eau, sans quoi leurs cycles de vie et de reproduction sont perturbés. D'autant qu'une directive européenne impose de ne plus empêcher la remontée des poissons migrateurs. Si un passage à poissons est bien en place, il n'est pas suffisant pour cela, d'où ce choix de la renaturation du cours d'eau. Par ailleurs, les barrages retiennent des sédiments et empêchent leur écoulement naturel, ce qui nuit à l'environnement.
Des travaux qui laissent les habitants perplexes
Le barrage de La Roche-Qui-Boit produisait de l'électricité pour l'équivalent de 1 200 foyers. "Tout le coin touristique à La Roche-Qui-Boit est très agréable pour aller se promener", regrette Marguerite Juin. Pour Anne-Marie Trochon : "Je pense qu'il est regrettable de l'enlever. Il faut le garder. C'est une réserve d'eau. De la garder, ça n'empêchera pas les saumons de remonter." Pour les pêcheurs, comme André Gaubert, il ne faut pas enlever les deux réserves d'eau, d'autant que de toutes les façons, le poisson ne remonte pas. Certains laissent une chance au projet, si les bords de Sélune sont bien aménagés.
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