C'est l'Assemblée générale qui, en France, attire le plus d'adhérents de la Capeb, Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment. Celle de l'Orne a réuni 200 de ses membres, vendredi 20 mai à Mortrée, avec plusieurs sujets d'inquiétude.
L'impact de la guerre
Il y a eu la Covid-19 puis le manque de main-d'œuvre qualifiée. A ces deux premiers problèmes s'ajoute désormais la guerre en Ukraine, qui impacte énormément ces artisans qui ont grande peine à se faire livrer des matériaux… et à quel prix !
"En 2021, les prix des matériaux avaient augmenté de +18 % à cause de la Covid. Maintenant, c'est une nouvelle augmentation de +18 %... mais sur les seuls trois premiers mois de 2022", annonce Bruno Balloche, le président départemental de la Capeb, consterné. "Si dans un premier temps, nos entreprises ont absorbé la hausse, ce n'est plus possible, on ne peut plus faire autrement que de répercuter. Mais nos clients n'ont pas des budgets extensibles pour financer leurs travaux." Les artisans sont confrontés à des fournisseurs qui ne savent pas quand ils pourront les livrer, ni à quel prix, conséquence de la pénurie de tous les métaux dont beaucoup viennent d'Ukraine ou de Russie. "Beaucoup d'entre nous n'avons plus aucune visibilité pour nos chantiers et nous sommes très inquiets pour notre avenir proche", déplore le président. D'autant que, conséquence du changement de gouvernement, il n'y a plus de visibilité sur les aides gouvernementales pour les travaux d'économie d'énergie.
Très chères déchetteries
À ces difficultés sur les matériaux, s'ajoute la hausse du prix du carburant pour se rendre sur les chantiers. Mais aussi et c'est nouveau dans l'Orne, les prix de certaines déchetteries, qui sont multipliés par quatre. Les artisans n'ont pas d'autre choix que d'y déposer les emballages de ce qu'ils installent, et autres gravats… et de payer la facture.
Une réforme des retraites qui inquiète
Autre courroux des artisans de l'Orne : le projet de loi retraite que porte le gouvernement. "Il faudrait travailler jusqu'à 65 ans, mais beaucoup d'artisans ont été apprentis, ont commencé à travailler très tôt, ont de longues carrières, souligne Bruno Balloche. Pourquoi devrions-nous travailler jusqu'à 65 ans, donc cotiser environ cinquante ans, alors que d'autres vont cotiser beaucoup moins longtemps ?"
Ecoutez ici Bruno Balloche:
Contrairement au prix des matériaux, le moral n'est pas vraiment au plus haut chez les artisans du bâtiment de l'Orne.
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