De la graine à l'atelier de confection, toute la filière du lin tente de se relocaliser en France. Au bout de la production, l'entreprise Mijuin de Pauline Beuzelin. A 26 ans, l'entrepreneuse crée son atelier de confection de vêtements dédié à cette plante et boucle le circuit court du lin français.
Le projet part d'un constat simple. Pourquoi le lin produit en Normandie parcourt des milliers de kilomètres vers l'Asie pour être revendu au final dans la boutique à côté de chez nous ? "C'est absurde", remarque Pauline. La Normandie avec le département de la Seine-Maritime est le plus gros producteur de lin en France.
Retour aux sources
Pauline grandit au milieu des champs de lin, à Rocquemont, au nord de Rouen. "Pendant mes premières années d'études, j'avais envie de découvrir le monde, de voyager. Je l'ai fait", raconte la Seinomarine. Entourée d'activistes du climat lorsqu'elle travaille à Paris pour Microsoft, la jeune femme prend "conscience de l'urgence sociale et environnementale dans notre pays. Je me suis demandé comment je pouvais être la plus utile possible." C'est en discutant avec des amis qu'elle découvre la filière du lin. Des camarades de classe reprennent le teillage de leur père. Le confinement de 2020 est l'occasion de creuser le sujet et de réfléchir à un projet. Accompagnée d'une amie, elle fait le tour de la Seine-Maritime à vélo pour découvrir la filière du lin dans son ensemble. Elle rencontre les agriculteurs, les teilleurs et parcourt les champs de lin. Ils sont en fleurs à la mi-juin, le nom de son futur atelier de confection est trouvé.
"La filature était l'élément manquant en Normandie", explique Pauline. L'activité est relocalisée depuis peu avec l'implantation d'une usine à Saint-Martin-du-Tilleul dans l'Eure.
Mijuin est la dernière étape de la filière. La confection des produits à partir du tissu de lin. Des tabliers, des vestes, des sacs… tout est en lin jusqu'au bout. Avec une entreprise du Calvados, elle crée des boutons à l'aide d'une autre richesse agricole du Nord : "On utilise les anas de lin, le composant le moins bien valorisé dans la chaîne. On les mélange avec de la betterave sucrière pour créer des boutons". La jeune cheffe d'entreprise aux grandes ambitions veut aller plus loin encore dans sa démarche environnementale en récupérant les chutes de tissu pour les transformer en papier. En attendant de trouver un local, c'est dans son appartement, avec l'aide d'une stagiaire et une seule machine à coudre que les premiers produits de sa petite entreprise sont fabriqués. Animée par ses rencontres et la valorisation de la plante locale en circuit court, elle prend "des cours au café couture de Rouen et puis, petit à petit, [se] passionne aussi pour la couture !"
Vêtements disponibles en précommande sur le site mijuin.fr.
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