L'équipe de l'unité médico-judiciaire (UMJ) de l'hôpital Mémorial de Saint-Lô a un nouveau collègue. Ravel. C'est un labrador de deux ans, noir de jais, "très calme, placide" pour Emilie Morençais, psychologue à l'UMJ, qui l'héberge en dehors des heures de travail. Le travail de Ravel : accompagner et aider les enfants qui passent à l'UMJ. Son arrivée à Saint-Lô est issue d'un partenariat entre la justice, l'hôpital et l'association La Voix de l'enfant, qui prend en charge les frais de Ravel.
Aider les victimes mineures
à parler
"Son ordre de mission est d'assister les enfants venus lors d'auditions de mineurs. Il va être là pour les rassurer, pour permettre que le recueil de la parole soit le plus favorable possible", explique Emilie Morençais. Et pour elle, la différence entre avant et après son arrivée est flagrante, après environ 70 auditions en sa présence. "Depuis qu'on a accueilli Ravel, on voit bien que déjà en salle d'attente, le parent et l'enfant sont beaucoup plus détendus. Ça c'est vraiment un point important car c'est un moment qui est délicat pour l'enfant et l'accompagnant. Lors de l'audition, l'enfant peut le mobiliser, cajoler Ravel, se reposer sur lui… Ravel va prendre sa place, va progressivement se mobiliser, soupirer, ou se coller plus fortement contre l'enfant. Donc on a vraiment cette sensation qu'il soutient l'enfant lors de l'audition", assure-t-elle. Un enfant plutôt hyperactif sera calmé, ou un enfant anxieux trouvera auprès de Ravel du réconfort. Les enfants en ont besoin. Quand ils viennent témoigner, c'est souvent pour des affaires judiciaires à caractère sexuel. "Sans le chien, elle n'aurait pas parlé", témoigne Emilie Morençais à propos d'une jeune victime.
Ravel, en compagnie d'Emilie Morençais, psychologue, Emilie Cabon, gendarme formée à l'audition de victimes mineures, et Béatrice Auvray, psychologue.
Cette aide profite aussi aux enquêteurs. "On remarque qu'avec les enfants, il y a un meilleur contact", estime Emilie Cabon, gendarme formée à l'audition de victimes mineures à la brigade de Saint-Pois. Et de poursuivre : "Dès qu'on présente le chien, on sent que l'enfant se détend et est plus en confiance." Les visages s'illuminent, les regards s'éclairent. Elle aussi a remarqué que lors de moments plus compliqués dans l'audition, Ravel vient soutenir les enfants. "J'ai eu une famille qui m'a recontactée pour la suite de la procédure et la personne m'a dit 'ça leur a fait du bien de discuter'", avance Emilie Cabon. Les enfants peuvent parfois mettre de côté l'aspect audition pour ne garder que la rencontre avec le chien. Et puis Ravel aide aussi la gendarme "à repartir plus sereine" car écouter les histoires terribles des enfants peut être difficile.
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