Sira Sylla n'était pas présente à l'audience mardi 10 avril. Son avocat a tenté de répondre aux nombreux chefs d'accusations pesant sur elle, concernant sa relation avec un ancien collaborateur parlementaire, alors en poste à sa permanence au Grand-Quevilly. Face aux nombreuses évocations de harcèlement moral, travail dissimulé et atteinte au droit à la déconnexion, lancées par l'avocate du plaignant, la défense a surtout insisté sur le caractère particulier de la fonction de parlementaire. Métier qui suppose "une grande charge de travail" et une présence parfois tardive à l'Assemblée nationale.
"Une relation classique de travail"
Selon l'avocat de Sira Sylla, les messages envoyés tardivement à ses collaborateurs étaient à caractère informatifs et ne constituaient pas une consigne de travail. "Je reconnais qu'il y a un certain nombre de SMS envoyés. Pour autant, ce sont des informations sur les éléments qu'elle doit produire en hémicycle", précise son avocat, ajoutant que ces sollicitations étaient exceptionnelles et constituaient une relation classique de travail. Ce dernier a également réfuté le caractère de harcèlement moral évoqué par l'autre partie, les messages insultants voire les menaces de licenciement.
Un moment évoqué, le turn-over abusif de Sira Sylla, c'est-à-dire le renouvellement répété de ses attachés parlementaire (neuf collaborateurs embauchés en un peu plus d'un an selon l'avocate du plaignant), était là encore stigmatisant selon la défense. "Il y a en moyenne entre 30 et 40 % des collaborateurs parlementaires qui quittent leurs postes en France durant les mandats des députés."
Des demandes abusives
À l'inverse, l'avocate du plaignant a, de son côté, affirmé que la députée de la majorité avait régulièrement imposé à son collaborateur des horaires de travail abusifs, dépassant sa clause de forfait, ou encore de ne pas avoir respecté son droit à la déconnexion en le sollicitant régulièrement sur son téléphone personnel tard le soir, le week-end ou même lors de ses congés.
Sira Sylla aurait également demandé à son collaborateur des tâches hors de son cadre de travail, comme promener son chien, s'occuper de son linge au pressing, et même suivre à sa place des formations en ligne.
Le jugement a été mis en délibéré le 6 septembre prochain.
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