Lorsque Florian Maneuvré se rend à l'EPSM, Établissement public de santé mentale de Caen, il est accompagné de ses deux acolytes : Freya et Obscur, ses chiens. Ce Caennais d'origine est zoothérapeuthe, il aide ses patients grâce à ses animaux. "J'ai toujours aimé et vécu avec des bêtes, j'en ai besoin pour vivre, ça fait partie de mon équilibre", confie-t-il. "Le midi, les patients en psychiatrie ont un temps de pose en hôpital de jour et ont peu d'échanges entre eux. Je me suis dit qu'emmener un animal déclencherait quelque chose." C'est en voyant la réaction de certains patients, qui allaient vers l'animal, que Florian s'est dit "qu'il y avait quelque chose à faire".
"Quand j'ai commencé, je n'avais pas encore de local et on faisait ça dehors. Un monsieur qui était présent pour idées suicidaires venait même en plein hiver, à 3 degrés, car c'était un bonheur de voir un chien", se remémore-t-il. Au début, l'infirmier proposait de la médiation animale, seulement à l'hôpital de jour : des groupes de cinq à six personnes participaient à des randonnées avec le chien. "L'animal rassure, stimule, et ça facilite le contact." Petit à petit, cela s'est développé à l'intérieur de l'EPSM. Début 2020, Florian Maneuvré a voulu se former : "Au début, je faisais comme je le sentais, d'après ce que j'observais." La formation lui a notamment appris à affiner la thérapie avec les patients : "Avec la zoothérapie, on travaille sur six axes principaux : le cognitif, la communication, les émotions, l'affectif, la motricité et la socialisation." Ses deux chiens sont l'élément clé des séances avec les patients. Il a notamment choisi Freya, sa chienne Border Collie, en raison de son travail de zoothérapeute. "Ce sont des chiens très polyvalents, intelligents, joueurs et à poils longs, plus agréables au toucher pour les patients." Si les chiens n'ont pas de formation particulière, pour le professionnel, il faut prendre en compte leurs limites : "Les animaux sont des éponges. Par exemple, Obscur va avoir du mal à aller vers des patients trop angoissés."
Comprendre son ami
Avant de devenir zoothérapeute, Florian Maneuvré a fait une école d'infirmier à Flers, dans l'Orne. Il a notamment travaillé en moyens et longs séjours à l'EPSM, puis de nuit. L'infirmier a aussi participé à des ateliers thérapeutiques de travaux extérieurs. "Avec des patients, on allait faire de la tonte de pelouse, du taillage de haies chez des particuliers." S'il a choisi la psychiatrie, ce n'est pas dû au hasard : "Mon meilleur ami d'enfance est devenu schizophrène. Je pense que de manière inconsciente je voulais comprendre ce qui était arrivé à mon ami."
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