Diplômé de l'école des Beaux-Arts de Rouen, l'artiste originaire du Japon se fascine pour la lumière qu'il utilise comme un matériau plastique. Sollicité par le diocèse de Rouen, Akira Inamura a imaginé de nouvelles séries qui résonnent particulièrement avec la beauté des lieux : une exposition baptisée Cimes et racines. Il nous explique sa démarche artistique.
Comment avez-vous imaginé
cette exposition ?
J'avais déjà eu l'occasion de participer à des expositions collectives à l'abbatiale organisées par la Drac, mais c'est la première fois que je réalise une exposition d'une telle ampleur à Saint-Ouen. J'ai toujours eu une prédilection pour la lumière qui fait partie intégrante de mes œuvres, mais Saint-Ouen est particulièrement baignée par des jeux de lumière et offrait naturellement de nouvelles perspectives à mes recherches. L'exposition s'organise en deux parties. Dans la nef sud, je présente des œuvres sur papier, réalisées selon ma technique personnelle de distillation, et dans la nef nord, une série de peintures acryliques de grands formats sur toile, dans laquelle on retrouve des empreintes démesurées de plantes inspirées par un vieil herbier du XIXe que je possède. L'orientation est réfléchie pour que les jeux de lumières des vitraux de Saint-Ouen viennent compléter l'installation.
Qu'est-ce que la distillation ?
En 4e année aux Beaux-Arts de Rouen, la lumière était déjà au centre de mes recherches. Je cherchais à laisser son empreinte sur la toile, à l'introduire littéralement dans l'œuvre. Puis, je me suis souvenu des loupes avec lesquelles je jouais enfant, et cela m'est venu naturellement. Les rayons du soleil concentrés par la loupe viennent parachever l'œuvre en brûlant les couches supérieures et en perçant la surface, donnant accès à une nouvelle dimension. Malgré les apparences, ce n'est pas un geste de destruction mais bien de création, et j'ai d'ailleurs choisi de donner le nom de "distillation" à cette technique car elle fait référence à la création du parfum ou de l'alcool. Dans les deux cas, la matière se transforme, et à la fin du processus, il n'en reste que l'essence. C'est une façon de sublimer la matière.
Quelles expériences nous invitez-vous
à vivre à travers vos toiles ?
À l'occasion de Courant d'art, je propose aux visiteurs de vivre des expériences immersives et sensorielles. Le samedi 28 mai, à la nuit tombée, je les accompagnerai à la découverte de mes œuvres équipés d'une lampe UV qui permettra de les révéler sous un nouvel angle. L'expérience sera accompagnée en musique par Jean-Baptiste Monnot et son orgue de voyage. Le 15 mai à 16 heures, en compagnie de mon ami, le guitariste japonais Moojigen, je me livrerai également à une performance plastique et musicale, dans laquelle nos deux univers viendront dialoguer.
Pratique. Jusqu'au lundi 30 mai, abbatiale Saint-Ouen à Rouen. Gratuit. rouen.catholique.fr/courant-dart-2022/
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