Depuis 50 ans, le judoka Laurent Honnet pratique ce sport passion, et il n'est pas près d'arrêter. Avec deux entraînements par semaine, dans un groupe de compétiteurs bien plus jeunes que lui, Laurent est à sa place : "C'est unique de voir cette différence d'âge à l'entraînement. Même si c'est un peu le doyen du tapis, Laurent reste modeste malgré son expérience. Les jeunes ont beaucoup de respect pour lui, mais ce n'est pas pour autant qu'ils vont se laisser faire", raconte Paco Legrand, l'entraîneur du Judo Club de Grand-Quevilly.
Un jeune aux internationaux
"J'aime bien m'entraîner avec eux, ça me permet de rester jeune, aussi bien mentalement que physiquement", confie Laurent Honnet. "Je ne ressens pas cette différence d'âge, à part la catégorie de poids, on combat tout simplement. Les jeunes sont tous gentils, ils pourraient me jeter beaucoup plus fort, mais ils prennent soin de moi." Même s'il lui arrive d'avoir quelques blessures sans gravité : "Quand j'ai un petit truc qui ne va pas, je vais voir mes copains ostéopathes qui peuvent me remettre ça en place. C'est la vie de judoka !"
Et quand on lui demande s'il partage son expérience avec les autres judokas de son groupe, Laurent sait rester humble : "Les judokas sont des compétiteurs, les vieux qui exposent leur expérience avec les jeunes, ça ne fonctionne pas. J'ai déjà vu ça avec un vieux prof, il leur faisait la morale et ça ne passait pas chez les jeunes."
Laurent Honnet a commencé la compétition presque en même temps que l'entraînement, un passage quasi obligatoire pour pouvoir progresser dans ce sport de combat. Il est maintenant ceinture noire 4e dan de judo. Mais le vétéran est encore tout jeune dans la compétition internationale qu'il a débutée il y a seulement quatre ans, entrecoupée par la période de Covid. "J'ai participé aux championnats du monde de Marrakech en 2019, j'ai fini à la 5e place, sur une bêtise. Il y avait aussi les championnats d'Europe, où j'ai remporté la 3e place." Les prochaines compétitions pour lui sont le championnat d'Europe en Grèce, qui aura lieu début juin, puis la première édition du championnat de France vétéran qui aura lieu à Paris le 18 juin.
Pour son entraîneur Paco, c'est exceptionnel d'avoir un judoka comme Laurent : "Lors des trois dernières compétitions, Laurent n'avait aucun combattant de son âge. Ils avaient au moins 10 ans de moins que lui. Lors des championnats vétéran, ça sera beaucoup plus équitable. Laurent aura des compétiteurs de sa catégorie d'âge et de poids. Il n'y aura certainement pas autant de judokas que dans les catégories seniors. Du coup, il aura de bonnes chances de victoire." Et là aussi, quand on demande à Laurent s'il a des chances de médailles, il répond en toute humilité : "Tant qu'un combat n'est pas fini, on ne peut pas savoir qui a gagné, une bêtise est vite arrivée."
Un mode de vie
À 70 ans, Laurent Honnet ne pratique pas seulement le judo, c'est son mode de vie depuis 50 ans et, pour lui, c'est comme une seconde famille. "Il faut que tous les vétérans des alentours viennent s'entraîner ici pour que l'on forme un groupe. Avec ce groupe, on pourrait participer aux compétitions internationales vétéran. Tous les vétérans sont les bienvenus à Grand-Quevilly, tous les judokas d'ailleurs."
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