L'affaire est partie du contrôle d'un scooter pas éclairé, dans le quartier de Perseigne à Alençon dans la nuit du 3 au 4 mars, au lendemain du passage du Premier ministre Jean Castex dans l'Orne pour y présider un Comité interministériel contre les stupéfiants.
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Une épicerie de la drogue
L'homme au guidon avait de la drogue sur lui. Lors d'une perquisition au domicile de sa compagne, les policiers ont découvert cocaïne, héroïne, cannabis, amphétamines et du crack, une arme 22 long rifles, une cagoule, le nécessaire au conditionnement de la drogue, et des livres de comptes. Deux hommes ont été placés en détention provisoire en attendant leur jugement, le 20 mai.
L'un a affirmé que ce n'était pas lui qui fabriquait le crack, mais un autre. Sur le téléphone de la compagne, les policiers ont découvert un message impliquant un troisième homme, qui a été jugé mercredi 4 mai. Si celui-ci a reconnu la consommation de drogue, il a nié les faits de complicité ou de cession non autorisée de stupéfiants. "Le dossier repose sur des dénonciations précises", a pourtant affirmé la présidente du tribunal, détaillant les incohérences dans les déclarations du prévenu parti d'Alençon le jour de l'interpellation des deux autres. Le prévenu, qui déclare avoir perdu son téléphone, continuait pourtant à s'en servir, et s'en est débarrassé avant de se rendre au commissariat six jours plus tard. Il a également déclaré que rien dans le matériel incriminé ne lui appartenait, jusqu'à être confronté aux analyses ADN, notamment sur une bouteille d'ammoniac qui sert à la fabrication du crack. "Elle appartient à ma mère pour le ménage", a expliqué le prévenu. "On a le droit de dire ce que l'on veut à ses juges, mais les choses difficilement crédibles ne plaident pas en votre faveur", lui a rétorqué la présidente.
Au bénéfice du doute
Si la procureure de la République a requis 24 mois de prison, l'avocate de la défense Claire Caillot a plaidé que "le droit pénal, ce n'est pas de raconter des histoires. Vous n'apportez la preuve de rien du tout", avant de démontrer point par point que le tribunal n'avait aucune preuve. Et elle a été entendue. Si le jeune homme a été condamné à 105 heures de travail d'intérêt général pour sa consommation de stupéfiants, il a été relaxé au bénéfice du doute pour tout le reste. "Il y a des éléments qui font croire en votre implication, et d'autre non", a expliqué la présidente, qui a invité l'ex-prévenu "à réfléchir à son comportement". Le parquet dispose de huit jours pour faire appel de cette décision.
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