Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais ses dessins "made in Normandie" sillonnent toute la région. Voilà déjà quinze ans que Sylvain Guichard a créé la marque Heula, associé à Jean-François Toudic, qui n'est autre que son beau-frère de l'époque, tragiquement décédé en 2018. À ce moment, l'un est instituteur, l'autre est ergothérapeute, mais un point commun les réunit : l'autodérision et l'humour.
"J'avais dessiné une caricature
de ma prof de français"
De là, sont nés de multiples jeux de mots à la sauce normande, retranscrits sur des cartes postales, des mugs, des t-shirts. C'est un franc succès, aussi bien pour les Normands que pour les touristes qui viennent visiter la région. "Je ne suis pas un clown", lâche Sylvain dans un sourire. Né d'une maman italienne et d'un père breton, le Normand n'avait pas prévu un tel plan de carrière. Il passe le concours d'instituteur "par défaut" et intègre un établissement d'accueil pour les enfants handicapés. Le Caennais, profondément humain, adorait les activités manuelles : bricolage, jardinage… Au collège, il envisageait même d'être pâtissier. C'est finalement vers la photo qu'il s'est orienté pendant dix ans, avant de devenir dessinateur professionnel. "Je gribouillais sur la nappe à la fin du repas, rembobine l'entrepreneur de 55 ans. J'avais dessiné une caricature de ma prof de français qu'on m'avait confisquée." Une simple anecdote qui a peut-être été le point de départ d'une belle aventure. Ses dessins voyagent partout, aux quatre coins de la Normandie, bien sûr, mais aussi dans toute la France.
Ecoutez l'interview avec Sylvain Guichard
Au volant, dans son jardin et surtout "en écoutant et regardant ce qu'il se passe autour de nous", Sylvain trouve de l'inspiration un peu partout, avec toujours comme fil conducteur : faire rire les gens.
Comme à l'ancienne, crayon papier à la main, il dresse ses premières esquisses, sur une feuille de papier. Généralement, il réalise cinq à six essais avant de les dupliquer sur ordinateur. "Il faut faire simple et efficace pour que ça claque. Le plus long, c'est de trouver les idées, pas de dessiner." Il crée en moyenne plus de 100 dessins par an, toujours axés sur les clichés régionaux et le patois normand. "Je veux mettre en valeur le patrimoine normand. Les grands clichés, ce sont les plus vendeurs." Alors, comment se renouveler ? "Tous les ans je me demande 'qu'est-ce que je vais dire l'année prochaine ?' Mais finalement, on trouve toujours des idées qui collent aussi avec l'actualité." Sylvain passe son temps à se creuser la tête. Une chose est sûre, c'est qu'il le fait toujours avec le sourire.
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