La condamnation pour outrage d'un homme qui avait traité de "sale violeur" le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel en 2020, à Saint-Etienne-du-Rouvray, a été confirmée en appel jeudi 28 avril, a annoncé la cour d'appel de Rouen. "La cour d'appel a confirmé le jugement de première instance en toutes ses dispositions", a déclaré le président de la chambre des appels correctionnels. Le prévenu, ajusteur dans l'industrie automobile et adhérent à la CGT, était jugé pour "outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction" du ministre "dans l'exercice de ses fonctions". En décembre 2020, le tribunal correctionnel lui avait infligé en première instance une peine de 100 jours-amendes à quinze euros, soit 1 500 euros. S'il ne s'acquitte pas de cette somme, il devra effectuer 100 jours de prison. "Nous attendons de prendre connaissance des termes de l'arrêt et de la motivation, mais nous envisageons très sérieusement un pourvoi en cassation", a déclaré jeudi à l'AFP son avocate Chloé Chalot.
"Je ne regrette pas d'avoir pris la parole"
À la barre, le prévenu avait reconnu avoir lancé "sale violeur, Darmanin, sale violeur", alors que le ministre de l'Intérieur se trouvait à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, pour prononcer un discours d'hommage au père Hamel, assassiné en 2016. "Même si je sais que je n'ai pas utilisé les bons mots, je ne regrette pas d'avoir pris la parole car c'est une des seules façons de se faire entendre actuellement", avait-il déclaré. Gérald Darmanin fait l'objet depuis 2017 d'une plainte pour viol d'une femme qui l'avait sollicité en 2009, alors qu'il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (aujourd'hui Les Républicains), pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon. Selon elle, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie via une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu'elle aurait acceptées. Pour le ministre, il s'agissait au contraire d'une relation librement consentie. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée en juin 2020 par la cour d'appel de Paris. Le ministre a été placé sous statut de témoin assisté en décembre 2020. Le parquet de Paris a requis un non-lieu en janvier dernier.
Avec AFP
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