Février 2021. À la montagne, les remontées mécaniques sont fermées. Nombre de touristes se reportent vers le littoral normand, où le soleil inonde. La série Lupin, sur Netflix, les encourage à venir découvrir Étretat et ses falaises. Mais la cité balnéaire déborde. "Pour la première fois, j'ai vu des montagnes de déchets sur la plage. J'étais enceinte, je me suis dit que ce n'est pas cet Étretat-là que je veux laisser à ma fille", relate Cosmo Danchin-Hamard. L'illustratrice de 26 ans, qui a grandi dans la commune, lance une pétition intitulée "Habitants seuls et démunis face au tourisme de masse". "En trois jours, on a recueilli 15 000 signatures. Des gens de toute la France évoquaient des problématiques similaires dans d'autres sites touristiques." La presse européenne débarque. Le mois suivant, Édouard Philippe, président de la communauté urbaine, se déplace pour rencontrer André Baillard, le maire d'Étretat.
Promenade après réunion de travail avec le maire d'Etretat. pic.twitter.com/hyGabGnMiA
— Edouard Philippe (@EPhilippe_LH) March 16, 2021
Un an plus tard, ce printemps, Étretat Demain voit le jour. Fusion de Zéro Mégot, fondée par Cosmo Danchin-Hamard, et de l'Association de défense du site d'Etretat, présidée par Shaï-Hanah Mallet-Bitton, juriste de 27 ans, elle prône un tourisme plus durable à Étretat. Au point d'en faire un modèle, à terme. "L'un de nos objectifs est de se servir d'Étretat pour résoudre des problématiques globales, trouver des solutions applicables dans d'autres villes. Par exemple, en ce qui concerne la gestion des déchets, dans des sites qui ont la même topographie, avec des rues étroites."
"Étretat est devenue mainstream"
Chamonix, île de Ré, Venise, Dune du Pilat… L'association a "benchmarké", c'est-à-dire établi un état des lieux des problèmes et solutions qui existent ailleurs. "Nous ne sommes pas contre le tourisme. Nous voulons que le touriste reparte heureux et que les Etretatais soient heureux qu'il soit venu !" Lutter contre la chute démographique, responsabiliser les visiteurs sur la fragilité du lieu, faire converger les intérêts des riverains et des commerçants… Les missions que se fixe Étretat Demain sont nombreuses. "Étretat est devenue mainstream. La bascule, ce sont les réseaux sociaux." En s'appuyant sur le web, l'association entend notamment proposer sur son site un guide d'été et un guide d'hiver, pour un tourisme "réparti à l'année". "Nous n'avons pas besoin de crédit, on s'en fiche. Nous sommes juste un relais pour pointer du doigt certaines problématiques. Soit Étretat reste un lieu de vie, soit elle devient juste une carte postale."
Pratique. @etretatdemain sur Instagram
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