"Nous devons vivre avec la nature." Agriculteur à Crouttes, dans le pays d'Auge, Jean-Luc Olivier se répète cette phrase inlassablement. Depuis plusieurs années, il est témoin direct du réchauffement climatique.
D'un ton alarmant, Jean-Luc confie n'avoir "jamais vu des pommiers fleuris au mois de mars". Pourtant, en 35 ans de carrière, il a été témoin de cette scène pour la première fois cette année. Parmi les 45 hectares d'arbres fruitiers - 43 de pommiers et 2 de poiriers - certaines branches ont sorti leurs bourgeons la semaine du 21 mars. Une précocité due à un épisode de soleil inhabituel à cette période de l'année. Les températures ont avoisiné les 20 °C pendant plusieurs jours.
Les temps changent
"Habituellement, la floraison des poiriers a lieu le 10 avril et celle des pommiers se tient du 15 avril jusqu'au début du mois de juin", explique le producteur de 55 ans. Mais, avec plusieurs semaines d'avance, Jean-Luc est inquiet pour ses récoltes. Les changements brusques de températures fragilisent ses productions.
Quand il y a quelques années lui et ses cinq associés pouvaient ramasser 30 tonnes de poires, l'an dernier, il en a récolté à peine six. "Malgré cette faible production, nous pouvions compter sur notre stock. Mais la réserve s'est amoindrie avec le temps."
Fondée en 1963, l'exploitation La Galotière a tout d'abord appartenu à ses parents. S'il se souvient encore de ces balades où il ramassait les fruits avec eux, aujourd'hui, le travail n'est plus le même.
"Je me suis adapté
pour compenser le froid naturel"
Une fois l'activité reprise par Jean-Luc, la production se développe. Au fil des années, les pommiers et poiriers gagnent du terrain, à l'instar du réchauffement climatique. "Tous les ans, j'ai quinze jours d'avance de maturité des fruits, contrairement à il y a vingt ans." Conséquence, ses cidres sont plus difficiles à travailler. Chez Jean-Luc, la récolte des pommes commence au mois d'octobre. Une fois cette étape terminée, il devait attendre que la température chute en dessous des 10 °C. "Mais aujourd'hui, même en novembre et en décembre, il fait trop chaud."
Pour tenter d'atténuer ce dérèglement, il a investi dans un climatiseur. Toutes les cuves en sont équipées, il permet de fermenter les cidres entre 6 et 8 °C. "Je me suis adapté pour compenser le froid naturel que l'on n'a plus au bon moment", conclut le producteur.
Un festival de musique et de cidre organisé sur ses terres
Pour promouvoir le domaine, la fille de Jean-Luc Olivier, Juliette, organise son premier festival de musique et de cidre, les 20 et 21 mai.
Une affaire familiale
Le domaine cidricole de Jean-Luc Olivier est le lieu idéal pour organiser un événement en plein air. Juliette, sa fille, organise avec ses amis son premier festival de musique et de cidre à La Galotière les 20 et 21 mai 2022.
Promouvoir la culture
Nommé Douce Amère - du cidre et du son, l'événement a pour objectif de promouvoir et faciliter l'accès aux activités culturelles en milieu rural.
Diversité musicale
Dans un cadre festif, Juliette souhaite une programmation paritaire et "se positionner en défricheurs de talents". Le vendredi laissera place à des artistes électro-pop francophones tandis que le samedi sera consacré aux musiciens de la scène rock normande. Au total, pas moins de dix concerts animeront le week-end.
Le cidre sur le devant de la scène
Le festival veut également mettre en avant les produits cidricoles normands. C'est la raison pour laquelle un bar sera dédié à la consommation de cidre, poiré, jus et cocktails à base de pommeau et calvados imaginés par La Galotière.
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