Le procès en correctionnelle, mardi après-midi 19 avril au Palais de justice d'Alençon (Orne), d'un homme âgé de 30 ans, déjà 16 mentions à son casier judiciaire : il était accusé de violences aggravées, pour avoir foncé avec une voiture sur un policier qui voulait l'interpeller après un différend familial. Toute la question était de savoir s'il a délibérément foncé sur le policier… ou pas. Le procès aurait pu se tenir à huis clos, Maître Giard avocate de la défense estimant que dans cette affaire "la presse a fait le jeu du parquet". Mais, "on ne confond pas opinion publique, droit à l'information, et troubles des débats " a rétorqué Maître Gillot avocat de la partie civile. "Je m'y oppose fermement" a asséné la procureure de la République.
Je vois le véhicule me foncer dessus
"J'ai vu la mort en face. Je vois le véhicule me foncer dessus, c'est mon dernier souvenir. Ensuite, j'ai un trou blanc. Je rentre dans la voiture de police, je ressens une douleur au coude et au genou droit" : c'est le témoignage glaçant du policier après cette tentative d'interpellation, avenue de Quakenbrück à Alençon. De son côté, le fugitif a expliqué avoir eu peur car la veille il avait consommé deux bouteilles de vodka. Il conduisait sans permis malgré déjà trois comparutions au tribunal pour conduite sans permis...
Malgré l'injonction "arrêtez, police !", il a démarré en trombe, roulant sur le trottoir et sur une pelouse. Selon la reconstitution, tout n'a duré que six secondes. Puis le fugitif a disparu durant 5 jours, téléphone portable coupé, pour ne pas être localisé, ni interpellé.
44 mois de prison ferme
"Il se victimise comme excuse pour avoir ce genre de comportement, avec aucun mot au tribunal pour le policier" a souligné Maître Gillot durant sa plaidoirie, demandant la requalification en tentative de meurtre sur policier. La procureure a débuté ses réquisitions par un rappel "en 2021, les violences sur policiers ont augmenté de +33 %", avant de requérir quatre années de prison. "C'est la première fois que je vois un tel acharnement de la part du parquet" a plaidé Maître Giard, soulignant "une demande de peine pas adaptée, qui n'aidera pas la réinsertion" de son client. Elle a sollicité la relaxe.
Le tribunal a condamné Ziani Benkhedda à deux ans de prison ferme, auxquels s'ajoute la révocation de deux sursis antérieurs de huit et de douze mois de prison. C'est aussi la confiscation des scellés y compris la voiture et le versement de 2 500 euros au policier.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.