Pour Pierre Léautey, le premier maire de gauche de l’histoire de la commune, élu en 2008, c’est presqu’une certitude : "Quand j’ai été élu, il y a maintenant trois ans et demi, j’ai repris une ville qui vivait sur ses acquis, repliée sur elle-même. Une ville qui, finalement, ne s’était jamais remise en cause. Il a fallu redéfinir le sens de l’action".
A tous points de vue, la ville est en quête d’une nouvelle dynamique, d’ouverture salutaire : vers son campus universitaire et ses quelques 11 000 étudiants, vers le reste de l’agglomération à travers le sport ou la culture et vers ses propres habitants en améliorant les services.
Enrayer la baisse démographique
Vieillissante, Mont-Saint-Aignan a pourtant des atouts en or. Elle reste ainsi un vivier de sportifs, bon indicateur de dynamisme. Pierre Léautey et son équipe se sont donc penchés sur les 5 000 licenciés des clubs de la commune. En trois ans, la municipalité a ainsi refait le terrain d’honneur du club de football, construit de nouveaux vestiaires aux rugbymen ou doté le club de tennis des Coquets de nouveaux terrains couverts. Et les trois prochaines années suivront la même tendance : agrandissement du gymnase Tony Parker et construction d’un dojo flambant neuf.
En chouchoutant ses sportifs, Mont-Saint-Aignan veut "préparer l’avenir". Un avenir qui, si rien n’était fait, serait marqué par un déclin démographique, dans une ville résidentielle où les prix de l’immobilier peuvent rebuter les primo-accédants. "Dans les années 1970, les nouvelles constructions sur le plateau ont fait venir un grand nombre de familles. La population a fortement augmenté", rappelle le maire. "Ces gens ont eu des enfants qui, eux, ont quitté la ville". Conséquences : des classes ont fermé dans les écoles et le nombre d’habitants par logement a chuté. "En 1999, la commune comptait 21 700 habitants. Nous sommes 20 500 aujourd’hui".
Une seule solution pour faire repartir la machine : construire des logements. C’est l’un des grands chantiers du mandat de Pierre Léautey. "Nous souhaitons bâtir un éco-quartier sur 2 hectares à l’angle de la rue Le Verrier et de l’avenue du Mont-aux-Malades, l’ancien site du parc BioSciences. Notre priorité sera d’accueillir des familles avec enfants".
Et l’université dans tout cela ? Dans la pratique, l’établissement et sa ville hôte auraient noué très peu de liens depuis les années 1970. Elu maire, Pierre Léautey estime avoir trouvé deux acteurs "qui se regardaient en chiens de faïence". Etrange paradoxe pour "le berceau de l’université de Rouen"... Depuis trois ans et demi, la Ville et la fac tentent donc de rattraper le temps perdu à travers des manifestations communes : "université pour tous" (sorte d’université populaire locale), Cinécampus au cinéma L’Ariel, etc. Mont-Saint-Aignan se tourne vers la jeunesse car elle n’a qu’une peur, vieillir trop vite et devenir une ville-dortoir aisée et assoupie.
Thomas Blachère
Marc-Sangnier, un chantier emblématique
Dans deux ans, le centre culturel Marc-Sangnier aura fait peau neuve. Une réhabilitation complète et vitale pour ce haut-lieu culturel de l’agglomération rouennaise, bâti en 1965 et connu pour être Scène nationale au côté du Théâtre de La Foudre de Petit-Quevilly. Le projet ne date pas de l’ère Léautey, mais était dans les cartons depuis près de dix ans. Tout Mont-Saint-Aignan l’attend.
"Nous sommes dans la phase des appels d’offre", indique le maire. "J’espère que les travaux débuteront début 2012". Fin 2013, les bâtiments rénovés et agrandis accueilleront "la plus grande scène de théâtre de l’agglomération" (338 places), les écoles de musique et de jazz ainsi qu’une bibliothèque et des services sociaux. Coût des travaux : près de 6,5 millions d’euros. Mais en attendant, il a fallu déménager tout ce petit monde dans d’autres salles municipales. Des établissements scolaires et même l’université hébergeront pendant deux ans certaines activités.
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Repères
Quartiers. Mont-Saint-Aignan, ville sans véritable centre, est composée de trois quartiers : Saint-André, près de Rouen, le Plateau, construit dans les années 1970, et le Village.
Proximité, le maître-mot de l’actuelle municipalité socialiste. Une “bibliothèque pour tous”, des consultations citoyennes ou de nouvelles manifestations sont censés l’incarner.
Associations. Près de 120 associations sont dénombrées à Mont-Saint-Aignan : 26 sportives, 23 culturelles, 33 “loisirs” et 17 œuvrant dans le champ de la solidarité.
Stars. Vincent Lagaf’ et l’actuel joueur de football du Paris Saint-Germain Mohamed Sissoko sont nés à Mont-Saint-Aignan. Le basketteur Tony Parker y a joué en 1996-1997.
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