Cloches, œufs, poules, poissons, les différents moulages en chocolat ont envahi la chocolaterie Charlotte Corday, rue Saint-Jean à Caen. Certains, plus curieux, comme un koala ou un sanglier, se sont glissés parmi les animaux plus traditionnels : "Il y a quelque temps, il y a eu des sangliers en ville, sourit Jérôme Boutel, le propriétaire. Ça nous a inspirés. C'est un petit peu l'arche de Noé dans notre boutique." Les étals sont pleins à craquer et, pour garnir la boutique, pas moins de deux tonnes et demie de chocolats transformés en moulages, garnitures et bonbons de chocolats ont été nécessaires. "Lors d'un moins classique, nous sommes aux alentours de 300, 400 kilos". En 20 minutes, pas moins de cinq clients sont entrés dans la boutique pour faire leurs emplettes. "Cette période représente 25 % de ce que l'on fait sur l'année."
"On passe de 50 clients par jour et par magasin, à plus de 600
au moment de Pâques"
Du côté de la chocolaterie Hotot - chocolaterie du Drakkar, même constat: "C'est la deuxième plus grosse période derrière Noël, Pâques représente 20 % du chiffre d'affaires annuel", indique le gérant Alexandre Denis, à la tête du commerce depuis un an. Des ventes qui se font principalement deux semaines avant la date des festivités.
Dans cette chocolaterie qui dispose de trois boutiques dans le Calvados dont une à Caen, rue Saint-Pierre, "on passe de 50 clients par jours et par magasin, à plus de 600 au moment de Pâques". Un nombre multiplié par 12. Dans le laboratoire où sont produits les chocolats, situé à Nonant près de Bayeux, plus d'une tonne et demie de chocolat brut est utilisée "contre 300 à 500 kilos en fonction des mois de l'année." Lorsque l'on rentre dans le magasin de la chocolaterie Alban Guilmet, boulevard Yves Guillou, les chocolats sous cloches en forme d'avion ou d'astronaute font la part belle au métier de chocolatier en laissant voir ce qui se peut se faire dans le détail.
30 % du chiffre d'affaires
Difficile d'imaginer que pour créer ces pièces minutieuses, pas moins d'une tonne de chocolats a été utilisée. "À Noël, nous réalisons 40 % de notre chiffre d'affaires et 30 % à Pâques. Ce qui est logique puisqu'en temps normal nous vendons des petits bonbons au chocolat, alors qu'en ce moment il y a tout ce qui est moulage." Un chiffre réalisé principalement lors de la semaine qui précède Pâques. "Les clients viennent au dernier moment parce qu'ils ont peur de la chaleur."
À Pâques, les cloches qui passent déposer les œufs dans le jardin veulent faire plaisir à en croire le panier moyen à la chocolaterie Alban Guilmet, estimé à 38 euros.
Dans le laboratoire de la chocolaterie Hotot, pas moins de 4 000 pièces ont été réalisées pour satisfaire les papilles des gourmands. Dans la chocolaterie Alban Guilmet, près de 5 000 pièces sont d'ores et déjà confectionnées.
"Les gens sont toujours au rendez-vous à cette période de l'année"
Jérôme Boutel, membre de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France, s'exprime au sujet de la tradition de Pâques.
Le chocolat est-il toujours
un incontournable à Pâques ?
"Tout à fait. Les gens sont toujours au rendez-vous à ce moment de l'année. On sent qu'ils recherchent de plus en plus d'authenticité. Nous, chocolatiers, nous cherchons à mettre en valeur notre savoir-faire et la clientèle est présente et ne déserte absolument pas ces fêtes traditionnelles. Les gens veulent aussi leur petite douceur."
Les artisans font-ils face
à la grande distribution ?
"Il y a toujours des gens qui veulent acheter à bas prix, et nous ne pourrons pas nous aligner sur ces prix-là. La matière première, le travail réalisé et le personnel ont un coût important. Cependant, il y a une vraie demande. Des gens restent fidèles à leur chocolatier et veulent donner les meilleurs produits à leurs enfants. Depuis la Covid, il y a eu un afflux, beaucoup de gens ont voulu soutenir les artisans et revenaient dans les petits commerces."
Qu'est-ce qui attire
le plus encore aujourd'hui ?
"Les œufs, les poules, les cloches ont toujours la côte. Le traditionnel reste une valeur sûre."
Pourtant, il y a beaucoup de nouveautés dans les boutiques…
"Oui, c'est très important de se renouveler. Chaque année dans les boutiques, il y a des nouveaux moules, des nouveaux thèmes, des créations. La période après Pâques est plus creuse, c'est l'occasion d'essayer des nouveautés. C'est aussi une manière de se démarquer de la concurrence."
Le Drakkar, une spécialité qui cartonne
Le Drakkar est une douceur composée d'une mousse de praliné dans une meringue, créé par M. Hotot pour le commercialiser dans sa chocolaterie. Une spécialité très appréciée des Caennais.
À Caen, le mot Drakkar n'évoque pas seulement le bateau viking, mais aussi une douceur composée d'une mousse de praliné dans une meringue. Un véritable best-seller dans la chocolaterie qui porte le nom de cette confiserie, rue Saint- Pierre. "C'est vraiment ce qu'on nous achète le plus. Ce matin, j'ai principalement vendu des Drakkars", confie Noémie Laurent, vendeuse principale de la boutique de Caen. Cette gourmandise a été créée en 1960 par Paul Hotot, fondateur également de la chocolaterie. "Il voulait créer une spécialité qui soit propre à l'identité de la chocolaterie. Il voulait que lorsqu'on la voit et qu'on la nomme, ça évoque la Normandie. Sa forme rappelle la proue d'un drakkar."
Jusqu'à 40 % de ventes
Au moment de Pâques, le Drakkar représente 30 à 40 % des ventes de la chocolaterie, un pourcentage loin d'être négligeable. "La chocolaterie est vraiment très réputée pour ces produits, surtout celle de Caen. Lorsque vous parlez aux clients des Drakkars, ça leur rappelle leur enfance", ajoute Alexandre Denis, maitre-chocolatier qui a repris il y a un an la chocolaterie et les trois boutiques installées à Caen, Nonant et Bayeux.
Pour Pâques, 400 kg de Drakkars sont produits, contre 100 kg par semaine en temps normal. "La plupart des clients qui viennent acheter du chocolat repartent avec un sachet de Drakkars, c'est un peu l'obligation", sourit le gérant.
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