C’est en 1824, que l’idée est née de mettre en place ce cimetière. “C’est l’époque”, explique Jacques Tanguy, guide-conférencier à Rouen, “où la bourgeoisie veut paraître dans la mort comme dans la vie.” L’architecte de la Ville prend alors les choses en main, faisant édifier un mur de clôture, ainsi qu’une chapelle.
Une campagne de pub pour le lancement !
A ses débuts, le cimetière n’attirait pas les foules. “Il faut dire que les personnes qui avaient voulu l’édification de ce lieu, étaient encore bien vivants !” Pour inverser la tendance, il est donc décidé de faire une campagne de publicité vantant les mérites de ce nouveau lieu de sépulture. Le cœur de Boieldieu, un compositeur né à Rouen, y est transporté en grande pompe . Opération réussie. “Au milieu du XIXe, quand on était une personnalité qui comptait, il fallait se faire enterrer là.”
Le cimetière monumental a été, jusqu’au début du XXe siècle, la dernière demeure de personnes riches et connues. Au détour d’une allée, on aperçoit la tombe de Gustave Flaubert, très simple, qui qualifiait ce lieu de “cimetière de toutes les vanités.” Il y a celle de l’Amiral Cécile, explorateur, qui enrichit les collections du Muséeum de Rouen, ou encore celle de Ferdinant Marrou, qui donna ses clochetons à la cathédrale. Cette richesse patrimoniale attire régulièrement les voleurs. “La particularité de ce cimetière est qu’il est régulièrement pillé.”
Aujourd’hui, le cimetière monumental, qui compte près de 12 800 sépultures, continue de “vivre”, puisqu’il est toujours un lieu d’inhumation.
Anne Letouzé
(Photo Jean-François Lange)
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