Quand il a démarré il y a trente-cinq ans à Rouen, ils étaient encore sept horlogers. Aujourd’hui, ils ne sont plus que trois. Le travail ne manque pas ! “J’en suis à ma 22 999 réparation !” sourit Dominique Charlet, en consultant son livre de bord. Au 17, rue de Fontenelle, la petite boutique bat au rythme des aiguilles et des balanciers.
“Les gens m’apportent leurs horloges, leurs pendules, leurs montres, souvent des objets de famille qui ne fonctionnent plus”. Le travail de Dominique Charlet consiste précisément à les réveiller. “On peut tomber sur des pièces d’exception qu’il faut remettre en état” relève-t-il, désignant dans la vitrine un cartel - une pendule - Louis XV, signé Caron, père de Beaumarchais.
Question de timbre
Dans sa carrière, il lui est aussi arrivé de réparer des horloges monumentales, "celle de la cathédrale de Beauvais, par exemple, une horloge constituée de 90 000 pièces !” Mais sa spécialité, ce sont surtout les horloges domestiques et les mécanismes anciens : “Je ne touche ni aux piles ni à l’électronique”, prévient l’homme à la blouse blanche.
A l’approche de l’heure, les horloges, qui ronronnaient sagement au mur, s’affolent brusquement, livrant un concert de sonneries rauques ou cristallines. “Ce qu’il faut avant tout, c’est préserver le timbre”. Cette pièce qui fait que chaque mécanisme a sa sonnerie très particulière. “C’est ce que les gens veulent avant tout retrouver.” Sous la lampe d’établi, la loupe coincée dans l’arcade sourcilière, Dominique Charlet nettoie, met de l’ordre, remonte et quand il le faut, fabrique lui même les pièces de remplacement. “Dans ce métier, on ne compte pas ses heures”, reconnaît-il mais tout compte fait, on ne voit pas non plus le temps passer.
Ariane Duclert
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