Comment vous est venue l'envie
d'arbitrer ?
J'étais joueur en D2 et D1 et j'ai toujours arbitré pour le plaisir. Il a fallu que je fasse un choix entre joueur semi-pro et l'arbitrage, et j'étais alors en études. L'arbitrage me permettait de me libérer du temps et je suis passé "du côté obscur de la force". J'ai eu la chance que ça marche très vite pour moi et je me suis pris au jeu. La commission d'arbitrage misait beaucoup sur moi, tout comme mes collègues qui étaient bienveillants, et ça m'a motivé à poursuivre mes efforts en me fixant des objectifs, aux niveaux national et international.
Vous n'êtes pas professionnel, n'est-il pas compliqué de concilier votre travail avec l'arbitrage ?
Quand on a l'opportunité d'arbitrer en Ligue Magnus, c'est gratifiant mais ça demande un engagement sans faille. Cela passe par un accord de notre employeur qui adhère à notre double projet. On a des capacités pour gérer le stress, répondre à des exigences draconiennes en termes d'arbitrage, des valeurs qui peuvent intéresser les employeurs. Nos journées ne sont pas comme celles des joueurs. On commence le matin à 8 heures au bureau, il faut assurer et gérer toute la logistique pour notre match, le disputer et ensuite rentrer et gérer la fatigue. Il faudrait que la Fédération française puisse nous accompagner un peu plus dans tout cela, ça reste encore un point à améliorer… Il y a aussi un facteur primordial, c'est l'équilibre avec la famille. On est absents deux ou trois soirs par semaine, et ça demande à nos moitiés de nous soutenir pleinement. La professionnalisation du corps arbitral serait donc une belle évolution. Ça devient très compliqué de concilier vie professionnelle et personnelle.
Vous avez arbitré les matchs 5 et 7 de la demi-finale entre Angers et Rouen, quel est votre sentiment ?
Ça a été une très belle série. Cela a déjoué pas mal de pronostics. Le sportif sur le dernier match a été sans appel ; fatigue ou manque de lucidité de la part de Rouen, je ne sais pas, mais sur le match 7, Angers a été au-dessus.
Vous venez d'apprendre votre sélection pour arbitrer la finale de Ligue Magnus…
On m'a confirmé ce soir (dimanche 3 avril, NDLR) ma nomination pour au moins un match de la finale de Ligue Magnus. Je ne sais pas encore sur quel match, mais je suis ravi, ça vient récompenser un travail de toute une saison. Je reste focalisé sur mes objectifs personnels et je veux faire la meilleure prestation possible, individuellement et avec mes collègues. J'attends maintenant que le téléphone sonne pour qu'on me dise où et quand je vais arbitrer, mais c'est une grande satisfaction personnelle, qui me permettra éventuellement de préparer d'autres échéances encore plus importantes qui vont arriver.
N'est-il pas compliqué d'arbitrer
les Dragons alors que vous êtes habitant de la Métropole ?
Cela m'arrive deux à trois fois par mois. Je suis capable d'être objectif et impartial pour prendre les meilleures décisions. Ce n'est pas du tout problématique pour moi. Mes relations sont très bonnes avec le club de Rouen et, avec les supervisions, on est tellement surveillés que le moindre faux pas serait tout de suite vu et le retour de bâton fatal pour moi.
Quels sont vos objectifs futurs ?
À court terme, avoir le plus de matchs possibles en finale. Ensuite, j'aimerais évoluer encore plus à l'international, disputer des grandes compétitions de premier plan sous l'effigie de la Fédération internationale, mais on ne maîtrise pas toutes les cartes. Je serais ravi de pouvoir répondre à une potentielle sélection dans les mois ou années à venir.
Quelles ont été les dernières évolutions en termes d'arbitrage ?
On a vu arriver l'arbitrage vidéo, c'est un vrai plus pour le corps arbitral. Cette nouvelle mesure est appréciée par les joueurs et le staff pour prendre les décisions les plus justes possibles. L'arrivée des micros est aussi intéressante, ça améliore les communications entre le corps arbitral et on a un superviseur qui est en capacité d'écouter tout ce qu'on se dit sur toutes les situations. Cela serait bien que les arbitres puissent, comme en NHL (Ligue nationale de hockey, NDLR), ouvrir les micros et communiquer à l'ensemble de la patinoire la décision qui a été prise et qui n'est pas toujours bien comprise des spectateurs et téléspectateurs.
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