Thierry Soret est le dernier girouettier de Basse-Normandie. Installé dans le Perche, au Mage, il a commencé à travailler le cuivre dans les années 1980. Mais après plus de trente ans de carrière, l'arrivée de l'industrialisation inquiète l'artisan. Si les Journées européennes des métiers d'art, qui se tiennent depuis le lundi 28 mars jusqu'au dimanche 3 avril, permettent à Thierry d'être mis sous le projecteur, "ça devient de plus en plus compliqué", souffle le quinquagénaire. Depuis plusieurs années, de grosses entreprises de décoration réalisent des girouettes à la chaîne. Si ces sociétés ont un avantage - leur prix défiant toute concurrence - elles entraînent inexorablement la disparition des girouettiers.
Des girouettes sur mesure
À titre d'exemple, pour moins de 100 euros, il est possible de s'en offrir une fabriquée dans une usine. "Elles sont bien moins solides de par les matériaux utilisés. Avec des machines, sans compter la coupe, il faut une dizaine de minutes pour confectionner une girouette", confie Thierry.
Ecoutez Thierry Soret :
Avec ses doigts de fée, il met en général trois à quatre jours pour en créer une.
Pris de passion pour ce métier, "il [lui] arrive de terminer [sa] journée à 4 heures". Face aux géants de l'industrie, Thierry a trouvé sa place, il vend ses créations sur un marché de niche. "Je fais des girouettes sur mesure", explique-t-il marteau en main. Dans sa grange, une dizaine de girouettes confectionnées à partir de cuivre.
Avec ses outils, il coupe le cuivre pour donner vie à différentes scènes. De la découpe du simple coq en passant par celle d'un pêcheur ou du Mont Saint-Michel, ses girouettes font tourner la tête aussi vite qu'elles ne font le tour de la Terre. Canada, États-Unis, Chine, Japon ou encore pays d'Afrique, malgré l'industrialisation, le savoir-faire ornais s'est installé sur les toits du monde entier.
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