"Parfois, Isabelle est obligée de revenir en dehors de ses heures de permanence pour continuer son travail", se désole François Carbonell, maire de Vitrai-sous-L'Aigle. À l'approche de l'élection présidentielle, Isabelle Bonnel, secrétaire de mairie depuis 1995, passe des heures dans son bureau. Entre recensement de la population et mise à jour des cartes électorales, elle ne sait plus où donner de la tête.
"Ce n'est plus comme avant"
Quelques semaines avant le 10 avril - date du premier tour de l'élection présidentielle - Isabelle reçoit de plus en plus de mails de la préfecture de l'Orne. Comme toutes les mairies du département, elle doit recenser le nombre d'habitants et remettre à jour la liste électorale de sa commune. Problème, "ce n'est plus comme avant." Lors des précédentes élections - excepté celle de 2017 - la secrétaire de 58 ans explique qu'elle recevait un courrier physique comportant un document sur lequel elle devait inscrire les personnes radiées de la carte électorale. Aujourd'hui, Isabelle doit, sur son ordinateur, éditer une vingtaine de documents, établir une liste des habitants de sa commune, inscrire les nouveaux électeurs et chercher sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) les habitants radiés de sa commune (ceux qui ont déménagé). "Il faut tout faire, tout maîtriser, penser à tout", manifeste-t-elle avant d'ajouter : "Lorsqu'on a un problème, c'est difficile d'avoir une personne compétente pour nous aider au téléphone." Après vérification, les cartes électorales sont imprimées avec un numéro attribué à chaque citoyen. Cette année, une nouveauté fait son apparition. Un QR code est inscrit sur les cartes, le même pour tous. Il permet l'accès au portail internet du ministère de l'Intérieur.
Un changement sur fond d'économie ?
Le maire de la commune de 209 habitants en a la certitude : "Pour réduire la facture de l'État, on fait reposer le travail sur les petites communes. Ils font des économies sur notre dos." Quand Isabelle consacre son temps de travail pour préparer l'élection présidentielle, "ce sont d'autres dossiers de la commune qui n'avancent pas. Il faut être très polyvalent à cette période", exprime François Carbonell. La préfecture explique cette dématérialisation de la procédure par l'incrémentation d'un répertoire unique pour fiabiliser les éléments et d'"éviter les manipulations papier, qui peuvent être sources d'erreurs". Toutefois, la mairie bénéficie d'une indemnité d'élection, une enveloppe "d'à peine 250 euros" qui sera utilisée dans le budget de la commune, selon le maire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
C'est vrai que pour comptabiliser, mettre à jour la liste des 206 habitants pour ces élections présidentielles cela doit être très très dur !