Elles rassemblent aujourd’hui des DVD, des documentaires, des journaux, et se veulent de plus en plus attractives en se faisant le théâtre d’ateliers et de jeux pour les enfants. Il suffit de pénétrer dans un de ces temples de la lecture pour constater que le public est jeune, voire très jeune, grâce notamment à la mise en place d’espaces comme la Marmothèque, dans le quartier Saint-Sever.
30 % d’inscrits en plus
Il faut donc croire que l’intérêt pour le livre n’est pas encore mort et que les bibliothèques gardent toute leur raison d’être. “Nous avons décidé de miser sur la proximité”, indique Guy Pessiot, élu en charge des bibliothèques à la Mairie de Rouen. “Nous ne voulions pas d’une grande cathédrale centrale qui regroupe tous les ouvrages et assèche le reste du territoire.” Rouen compte aujourd’hui sept bibliothèques : celles des Capucins, du Châtelet, de la Grand’Mare, de Parment, de Saint-Sever, Villon et enfin Simone de Beauvoir. Attirer davantage de monde était un pari à relever, et même un véritable challenge car les villes françaises voient plutôt leur nombre d’inscrits sinon chuter, du moins stagner...
Afin de mettre toutes les chances de son côté, la municipalité a mis en place de nouvelles mesures, avec la création, en 2009, de Rn’Bi, le réseau des nouvelles bibliothèques. Le but ? Multiplier les avantages pour encourager les lecteurs à venir faire un tour dans les établissements de la ville. Celles-ci sont désormais gratuites pour les Rouennais, les délais de prêt plus longs, le nombre de documents disponibles plus important. Enfin, il est possible de rendre les documents empruntés, dans n’importe quelle des bibliothèques. “La proximité et la circulation des documents étaient nos deux priorités.” Le résultat est là : en 2010, les bibliothèques de Rouen, ont vu leur nombre d’inscrits augmenter de 30%, en passant de 11 000 inscrits en 2008 à 14 000 en 2010. “Nous sommes partis de bas, glisse Guy Pessiot, donc l’augmentation est conséquente, mais confirme néanmoins le succès des mesures prises.” Autre composante de cette réussites : l’arrivage régulier de nouveautés qui font vivre les bibliothèques et les rend attractives.
L’ouverture et l’établissement de cette nouvelle façon de fonctionner n’a pas été sans heurts. Cinq bibliothèques sur sept étaient en grève début octobre, pour protester contre des conditions plus difficiles de travail et dénoncer un personnel en souffrance. “Il faut le temps de tout mettre en place, tempère Guy Pessiot. La période de rodage n’a pas été facile. Il a aussi fallu le temps d’apprivoiser le nouveau système et les nouveaux lieux comme Simone de Beauvoir.”
Celle-ci ne sera pas longtemps la petite dernière des bibliothèques : une autre verra le jour dans le Hangar 9, sur les quais, qui devrait ouvrir ses portes en 2013. Pour ce nouveau projet, la mairie annonce que nouveaux emplois seront créés.
Simone souffle sa première bougie
La bibliothèque Simone de Beauvoir a fêté sa première année d’existence le 6 novembre dernier. “Elle a fait une excellente première année, se réjouit Guy Pessiot. Elle s’est déjà placée comme la deuxième bibliothèque du réseau, après celle de Saint-Sever, et avant celle de Parment, avec près de 102 000 prêts réalisés.” Elle s’est spécialisée dans la section Bande-Dessinée ainsi que DVD. Autre succès de ce nouveau temple de la lecture : près de 50% des inscrits sont des habitants du quartier de Grammont.
Dans quelques mois, les livres contemporains seront rejoints par les archives. Le Pôle culturel Grammont hébergera les archives publiques antérieures à 1940, ainsi que la bibliothèque historique et les archives familiales et associatives de Seine-Maritime. “Nous pourrons proposer un calendrier culturel important, que ce soit au niveau de la bibliothèque ou des archives.”L’ouverture est prévue pour le premier trimestre 2012.
Repères
. Navettes Les documents empruntés peuvent être rendus dans n’importe quelle bibliothèque. A Simone de Beauvoir, 15 bacs de livres partent et arrivent chaque semaine.
. 446 000 C’est le nombre de documents empruntés en 2010 dans l’ensemble des bibliothèques rouennaises. En tête : Saint-Sever, Simone de Beauvoir et Parment.
. Hangar 9, la prochaine bibliotèque rouennaise. Consultation à distance, numérisation, documentation sur la formation professionnelle et celles des étudiants.
. 95 C’est le nombre d’agents municipaux qui travaillent pour le réseau RN’BI. Ce nombre devrait augmenter avec l’ouverture d’une nouvelle bibliothèque au Hangar 9.
Anne Letouzé
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