Natalya Krasnova, guide conférencière d'origine russe installée à Bayeux, a envoyé mardi 15 mars une lettre ouverte aux dirigeants des universités françaises et hommes politiques.
Pourquoi rédiger cette lettre ouverte ?
J'ai de la famille et des proches en Ukraine et en Russie. C'est le cas de beaucoup de Russes. Je voulais absolument aider. Depuis un mois, j'essaie d'apporter des solutions aux étudiants. Certains de leurs parents me contactent et me posent des questions sur comment faire pour vivre. Je me suis intéressée à la question et j'ai découvert que c'était un problème caché. 5 000 étudiants sont Russes en France.
Quel impact ce conflit a-t-il
sur les étudiants russes ?
C'est un désastre. Ils rencontrent beaucoup de discrimination parce qu'ils ont un passeport russe. Ils subissent de nombreuses discriminations. Il n'est pas possible pour eux d'ouvrir un compte bancaire dans en France, les banques refusent lorsqu'elles découvrent leur nationalité. Dans deux mois, ils doivent apporter leur dossier à la préfecture pour renouveler leur titre de séjour afin de poursuivre leurs études en France l'an prochain. Pour ce dossier, ils doivent présenter un relevé de banque attestant qu'ils possèdent 7 500 euros sur leur compte. Ça sera impossible.
S'ils reviennent en Russie, puisqu'ils ont manifesté en France, ils risquent d'être persécutés car tout ce qui est contre la guerre est considéré comme un crime. Ils peuvent être condamnés jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
"S'ils rentrent en Russie, ils risquent 15 ans d'emprisonnement"
Qu'espérez-vous ?
J'essaie de faire tout ce qui est possible. Il ne faut pas tout confondre. Ce sont des enfants, ce n'est pas l'armée de Poutine. Ils sont contre la guerre. L'humanité ne doit pas être conditionnée par le passeport. Il faut absolument trouver un moyen plus global pour résoudre ce désastre. Je ne lâcherai pas prise.
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