Charlie Dalin, skipper originaire du Havre, repart pour une saison de course au large en solitaire à bord de son Imoca, Apivia. En point d'orgue : le départ de la Route du Rhum à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dimanche 6 novembre.
En parallèle, il travaille à la construction d'un nouveau bateau pour le Vendée Globe 2024.
Que s'est-il passé depuis votre 2e place avec Paul Meilhat à la Transat Jacques Vabre ?
"Cela a été assez intense car on a atterri à Paris pendant que le bateau rentrait par la mer… Nous sommes arrivés à midi en Bretagne et, l'après-midi, j'étais déjà sur le chantier à Concarneau pour avancer sur la construction d'Apivia II ! En parallèle, il faut optimiser le bateau actuel, avec lequel je vais prendre le départ de la Route du Rhum. C'était donc un hiver studieux, pour préparer cette saison et les saisons futures."
La récupération physique a-t-elle été rapide après la course ?
"Oui, pour la Jacques Vabre, nous étions deux à bord d'Apivia, elle a duré un peu moins de dix-neuf jours… Ce n'est pas comparable aux 80 jours en solitaire du Vendée Globe : jusqu'au mois d'août de l'année dernière, j'étais encore fatigué. Malgré tout, j'affectionne particulièrement le solitaire. Juste le bateau et moi, prendre les décisions, gérer les manœuvres, les petites réparations. C'est ce que j'aime le plus."
Après une année en double avec Paul Meilhat (à gauche), Charlie Dalin entame une nouvelle saison en solitaire.
Cette saison débutera tôt…
"La première course, la Bermudes 1000, part le 8 mai de Brest pour un triangle dans le proche Atlantique, entre le phare du Fastnet au sud de l'Irlande, la Corogne en Espagne, avant de remonter à Brest. Ensuite, le 12 juin, il y aura la Vendée Arctique : départ des Sables-d'Olonne pour faire le tour de l'Islande, puis retour aux Sables. On va se retrouver à toucher le cercle polaire fin juin, où il ne fera jamais nuit ! Place ensuite à un petit chantier de mi-juillet à mi-août, pour les dernières révisions avant la préparation de la Route du Rhum. Entre les courses, il y aura les stages d'entraînement."
Une course en Islande peut-elle apporter de l'expérience pour la Route du Rhum, qui fait route vers le sud ?
"Oui, cela permet d'évaluer la performance du bateau. Les dépressions et tempêtes qui passent sur la France se déplacent d'ouest en est, et là, c'est une route Nord-Sud. On va donc traverser des systèmes de vents différents, cela veut dire beaucoup de changements de voile. Je vais pouvoir travailler ces manœuvres en solitaire qui prennent beaucoup de temps en Imoca."
Charlie Dalin repartira sur Apivia sur la Route du Rhum, avant de le confier à la navigatrice Clarisse Crémer pour le prochain Vendée Globe.
Où en est la construction d'Apivia II ?
"On a construit une maquette en bois à l'échelle 1 du cockpit, la zone de travail. L'usinage du moule pour fabriquer la coque a aussi débuté. Enfin du concret, après tant de mois passés derrière les ordinateurs, devant les résultats de simulateurs numériques, les tableurs, les modélisations 3D… Il y aura entre douze et quinze nouveaux bateaux pour le prochain Vendée Globe, chacun essaie de dévoiler ses cartes le plus tard possible. On va pouvoir en voir certains sur la Route du Rhum, ce qui permettra de jauger quel est le gap de performance."
La crise actuelle impacte-t-elle la construction du bateau ?
"Pour fabriquer un Imoca, il faut du carbone, de la résine, des pièces en métal. On ressent effectivement l'inflation sur le prix des matériaux."
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