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Tension à Bastia à la manifestation en soutien d'Yvan Colonna

France-Monde. "Etat français assassin": le ton a été aussitôt donné dimanche à Bastia lors de la manifestation en soutien à Yvan Colonna, onze jours après l'agression en prison de ce militant indépendantiste condamné pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac.

Tension à Bastia à la manifestation en soutien d'Yvan Colonna
Des manifestants corses portent une banderole sur laquelle est écrit "Etat français assassin", lors de la manifestation à Bastia, le 13 mars 2022 - Pascal POCHARD-CASABIANCA [AFP]

Repris par la foule de quelques milliers de personnes partie sous une pluie fine et froide du palais de justice de Bastia, ce slogan traduisait la tension dans l'île depuis le 2 mars et l'agression du berger de Cargèse à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône), qui l'a plongé dans le coma.

Et la colère a vite pris de l'ampleur, à l'arrivée du cortège à la Préfecture, avec des échauffourées entre les forces de l'ordre et 200 à 300 manifestants cagoulés, vêtus de noir et pour certains équipés de masques à gaz, les premiers répondant avec des gaz lacrymogènes aux cocktails molotov.

L'appel officiel à la manifestation était pourtant sobre, demandant "la vérité et la justice pour Yvan, la liberté pour les patriotes et la reconnaissance du peuple corse".

Mais pour Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse et ancien avocat d'Yvan Colonna, présent dans le cortège, "il faut aller aujourd'hui au delà des slogans": "La colère et l'indignation s'expriment", a-t-il concédé auprès de l'AFP, au départ de cette marche, "mais ce qui compte c'est que le peuple corse tout entier est mobilisé contre l'injustice, l'exigence de vérité et au-delà pour une véritable solution politique" entre l'Etat et la Corse.

Si la mobilisation dimanche était "énorme", selon Gilles Simeoni, les chiffres étaient de 7.000 manifestants pour la préfecture, contre 10.000 selon les organisateurs du rassemblement. Pour la manifestation de Corte il y a une semaine les chiffres étaient respectivement de 4.200 et 15.000 personnes.

"C'est trop tard !"

Pour Marité Costa, 58 ans, déjà présente à Corte, toute cette colère s'explique: "On dit +les jeunes, c'est des casseurs+, mais c'est pas des casseurs, ils se battent", a-t-elle plaidé auprès de l'AFP, avant le départ de la marche: "C'est grâce à eux que ça a bougé".

Venue de Biguglia, près de Bastia, cette manifestante fait référence à la décision du Premier ministre Jean Castex de lever le statut de "détenu particulièrement surveillé" (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du "commando Erignac" encore détenus sur le continent. Ce statut bloquait le rapprochement des trois hommes dans une prison corse.

Mais ce geste, après la levée du statut de DPS d'Yvan Colonna dès mardi --reçue comme une provocation en Corse, l'homme étant aujourd'hui entre la vie et la mort--, n'a donc pas réussi à éteindre complètement la tension dans l'île.

"C'est trop tard ! Les Corses ne sont pas dupes. On se fout de notre gueule", a ainsi estimé Antoine Negretti, 29 ans, auprès de l'AFP: "Si il y a des violences, ça sera la responsabilité de l'état. En sept ans rien n'a avancé, et en sept jours de violences, les choses ont bougé. La violence est nécessaire".

La découverte juste avant la manifestation d'un stock "d'environ 300 cocktails molotov dans un espace public de Bastia", annoncée à l'AFP par le procureur de Bastia Arnaud Viornery, avait elle aussi clairement indiqué l'ambiance, malgré de nombreux appels au calme ces dernières 48 heures.

"Si l'émotion est légitime, elle ne peut et ne doit conduire à la violence", avaient ainsi estimé quelque 60 maires et élus de Haute-Corse dans une motion.

Marc Simeoni, frère de Gilles Simeoni, avait également appelé à la modération sur Twitter: "Présenter la violence comme levier de la victoire est dangereux pour nos enfants en première ligne, insupportablement dangereux", avait averti celui qui a lui-même fait de la prison pour avoir aidé Yvan Colonna durant sa cavale.

A midi, comme demandé par l'évêque d'Ajaccio, Mgr François Bustillo, les cloches des églises de toute la ville et de toute l'île s'étaient fait entendre, "comme un appel à la paix, l'unité et à la réconciliation". Un appel qui n'a pas été entendu par tous.

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