La procédure engagée par l'instance européenne vise le club parisien, son président Nasser Al-Khelaïfi et son directeur sportif Leonardo, et devra dans un premier temps établir les faits, selon un porte-parole interrogé par l'AFP.
Les investigations s'appuient sur l'article 11 du règlement disciplinaire de l'instance, qui porte sur les "principes généraux de conduite", ainsi que sur l'article 15, qui sanctionne le "comportement incorrect de joueurs et d'officiels".
Les deux dispositions visent notamment le non-respect "des instructions données par l'arbitre" ou plus largement "le comportement antisportif", et prévoient des sanctions pouvant associer matches de suspension et amende.
Les médias espagnols ont rapporté jeudi qu'Al-Khelaïfi et Leonardo avaient tenté de protester auprès des arbitres après le naufrage face au Real Madrid (3-1), furieux de la validation du premier des trois buts de Karim Benzema.
"Comportement agressif"
Le club parisien estime que l'avant-centre du Real a commis une faute sur le gardien parisien Gianluigi Donnarumma avant de marquer, sans que les arbitres ne sifflent ce contact ou ne vérifient les images à la VAR.
"On a un sentiment de grande injustice à cause de cette faute claire de Benzema sur Donnarumma", avait d'ailleurs réagi l'entraîneur du PSG Mauricio Pochettino, après le match.
Selon le rapport de la rencontre diffusé par les médias espagnols, les deux dirigeants parisiens ont "montré un comportement agressif et ont essayé de pénétrer dans le vestiaire des arbitres".
"Quand l'arbitre leur a demandé de s'en aller, ils ont bloqué la porte, et le président a volontairement frappé le drapeau d'un des assistants, finissant par le casser", a précisé l'arbitre de la partie, le Néerlandais Danny Makkelie, selon la presse espagnole.
D'après les quotidiens sportifs Marca et As, Nasser Al-Khelaïfi et Leonardo sont même entrés dans le vestiaire du délégué du Real Madrid (chargé entre autres d'annoncer les changements à l'arbitre durant le match) Megía Dávila, alors qu'ils cherchaient celui des arbitres.
L'ombre de la Super Ligue
Une version contestée par le club parisien: selon une source interrogée par l'AFP, Leonardo et le président Al-Khelaïfi ont voulu parler à l'arbitre et ont insisté quand il a refusé. Le ton est monté quand ils se sont aperçus que la scène était filmée au moyen d'un téléphone portable et qu'ils ont demandé au propriétaire d'arrêter.
Le quotidien sportif As indique de son côté qu'après cette altercation, "le PSG a envoyé un employé du club pour s'excuser auprès des arbitres et auprès du Real Madrid".
Homme fort du foot mondial aux multiples casquettes, Nasser Al-Khelaïfi n'est pas seulement le patron du PSG: il préside également le groupe beIN Media, acteur majeur du marché des droits TV, la puissante Association européenne des clubs (ECA), et siège au comité exécutif de l'UEFA.
En s'opposant au printemps 2021 au projet d'une compétition européenne privée et semi-fermée, le Qatari était sorti renforcé de la crise de la Super Ligue. "Avec vous, nous allons sauver le football", lui avait même lancé publiquement le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin.
Le feuilleton de la Super Ligue avait au passage fortement tendu les relations entre le club parisien et le Real Madrid, dont le président Florentino Perez demeure le premier promoteur de ce tournoi dissident.
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