C'est un fonds exceptionnel, qui raconte au plus près la vie des habitants du Havre pendant la Seconde Guerre mondiale et la Reconstruction. La famille de Pierre Courant, maire de la cité Océane de 1941 à 1944 puis de 1947 à 1954, a officiellement fait don des archives de l'élu à la Ville.
Défense passive,
correspondances, pétitions…
"Ces documents sont d'autant plus importants que les archives de la Ville pour cette période ont été détruites pendant les bombardements du 5 septembre 1944, rappelle Fabienne Delafosse, adjointe en charge de la culture. Ce sont des tranches de vie auxquelles nous n'avions pas accès."
Fabienne Delafosse
Parmi ces archives qui racontent la relation du maire à ses habitants sous l'Occupation, de nombreux documents autour de la défense passive, dont le témoignage d'un gardien d'abri du secteur du tunnel Jenner, adressé à Pierre Courant. "Ce qui est aussi intéressant, ce sont les liens avec les Havrais. Le maire reçoit beaucoup de correspondances, de plaintes…", détaille Pierre Beaumont, directeur des archives municipales.
Ainsi, une pétition de femmes rédigée à l'encre violette réclame "les 100 grammes de pain promis par M. Courant, maire du Havre".
Une pétition de femmes havraises pour réclamer les 100 grammes de pain promis par le maire.
"On pourrait imaginer un fonds très administratif, mais non. On est vraiment au cœur de l'action en train de se faire." Des documents utiles, aussi, "afin de connaître l'état d'esprit de la population pendant cette période de guerre". Il y a aussi les nombreux laissez-passer, tickets de rationnement, carte de sinistré total ou partiel… "C'est un peu plus attendu, mais ce sont des archives révélatrices des contraintes de l'époque", poursuit Pierre Beaumont.
Les habitants sont nombreux à avoir reçu des cartes de sinistré total ou partiel.
La Reconstruction du Havre
Pierre Courant ayant été ministre de la Reconstruction et de l'urbanisme, les plans et programmes urbanistiques - notamment du Havre - sont nombreux dans les cartons. "On y voit l'avancée du chantier, ce qui est réalisé, entamé ou à venir, les différents projets pour la porte océane…" Des documents plus inattendus, aussi, comme cet album photo datant de 1948-49, issu d'un centre social d'Aplemont fondé grâce à l'aide américaine. On y voit les enfants s'amuser le jeudi, les vieux jouer aux cartes, le sapin de Noël… Le retour à une vie paisible.
Un petit album photo témoigne de la vie retrouvée dans un centre social d'Aplemont après-guerre.
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