La vallée de la Seine sera demain une vallée verte. C'est en tout cas ce que veut croire Bruno Le Maire, en visite mardi 8 mars sur le site d'Air Liquide, à Port-Jérôme-sur-Seine. Le groupe industriel y produit de l'hydrogène avec un procédé permettant de capter et de stocker du CO2. Mais à horizon 2025, à Saint-Jean-de-Folleville, elle produira de l'hydrogène "vert", décarboné, sur un nouveau site de production.
De l'hydrogène sans CO2
Autrefois porté par H2V Normandy, dont Air Liquide a racheté 100 % des parts, ce projet, baptisé Air Liquide Normand'Hy, est l'un des quinze projets français de production d'hydrogène décarboné qui vont être transmis par la France à la Commission européenne, pour bénéficier d'un soutien financier. "Ici, à Port-Jérôme, c'est un investissement public de 200 millions d'euros qui va permettre de réaliser l'une des plus grandes usines au monde de production d'hydrogène décarboné, plus de 200 MW", a annoncé le ministre de l'Économie.
Benoît Potier (à droite) a détaillé à Bruno Le Maire aux côtés des élus locaux (au centre, Virginie Carolo-Lutrot) le procédé industriel.
La future usine produira en effet 28 000 tonnes annuelles d'hydrogène, à partir de l'électrolyse de l'eau et d'électricité renouvelable, fournie par TotalEnergies, issue de production éolienne ou photovoltaïque. Elle sera associée au site actuel d'Air Liquide et à un troisième site à Gonfreville, bientôt racheté à TotalEnergies.
Utilisé comme carburant
Le but est d'alimenter en hydrogène vert plusieurs industriels du bassin, dont la raffinerie Total de Gonfreville-L'Orcher. "C'est un projet précurseur, car nous faisons à la fois la collecte de CO2 et la production d'hydrogène, ce qui nous donne la possibilité de développer la mobilité propre", indique Benoît Potier, directeur général d'Air Liquide. À terme, l'industriel aimerait profiter de l'axe Seine pour amener une partie de cet hydrogène par voie fluviale vers la région parisienne. "Partout en Europe, il y a une dizaine de bassins industriels comme celui-ci où l'on pourrait reproduire la même chose", poursuit-il.
Interrogé par le ministre sur les débouchés de l'hydrogène, Benoît Potier a indiqué qu'actuellement, la mobilité (carburant pour véhicules) représente 23 % des applications, l'industrie (métaux, chimie, raffinage) 20 %, la production d'électricité 18 %, puis viennent les marchés du bâtiment et de la chaleur industrielle (cimenteries).
Bruno Le Maire a annoncé les quinze projets français qui seront soutenus par l'État pour bénéficier de financements européens.
Le nombre d'emplois prévus par Air Liquide au sein de la future usine de Saint-Jean-de-Folleville n'a pas été précisé. "Nous embaucherons dans la région, mais toutes nos usines sont aujourd'hui automatisées la nuit et optimisées à partir d'un centre installé à Saint-Priest, près de Lyon", tempère Benoît Potier.
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