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Orne. La peine d'Alexandre... Un air de Russie en plein bocage

Société. Il s'inquiète pour sa famille à Moscou. Alexandre est Russe, vit chez nous à la campagne. Sa voisine et amie est... Ukrainienne ! 

Orne. La peine d'Alexandre... Un air de Russie en plein bocage
Alexandre Anichkin chez lui dans la campagne ornaise où il est installé depuis une vingtaine d'années avec Miranda, son épouse d'origine anglaise. Tous deux journalistes se sont rencontrés à Moscou sur les barricades de la révolution en 1991. La maman d'Alexandre vit toujours à Moscou.

Il y a sur les murs de la petite maison perdue dans la campagne, pas loin de Tinchebray, des souvenirs de l'ancienne Russie, du temps de l'Union Soviétique : une icône de l'église orthodoxe, des tableaux rapportés de Moscou et, comme un pied de nez à l'Histoire, un buste de Lenine posé sur le rebord de la cheminée.

On aperçoit aussi une ancienne plaque de métal ornée du sigle de l'URSS. Elle était apposée sur les trains qui circulaient autrefois dans l'ancien empire soviétique. 

Leur histoire d'amour sur les barricades !

Alexandre Anichkin, 65 ans, originaire de Moscou, où vit une partie de sa famille, et journaliste autrefois aux Izvestia, le grand journal russe de référence, est arrivé en Normandie il y a vingt ans. Avec Miranda, d'origine anglaise, qui partage sa vie et mère de leurs deux enfants - un garçon Benedict et une fille, Vita -  il a posé son baluchon dans la campagne au milieu de nulle part, à l'écart d'un petit village de l'Orne d'à peine 200 habitants, Saint-Jean-des-Bois.

La guerre en Ukraine est devenue le quotidien du couple. Tous les deux scrutent à longueur de temps la moindre information en provenance de Kiev, ils font aussi marcher leurs "réseaux professionnels" qu'ils ont conservés en Russie mais aussi en Ukraine où vivent plusieurs de leurs amis.

Miranda et Alexandre se sont rencontrés à Moscou sur les barricades à la chute de Gorbatchev, c'était en 1991. Ils ont vécu aux premières loges la révolution qui fit tomber le régime soviétique. Miranda, journaliste, travaillait à l'époque pour le Daily Mail, elle cherchait sur place un "expert" russe capable de l'éclairer et de lui expliquer la situation. Alexandre qui s'occupait de la rubrique des affaires étrangères dans son journal s'est présenté. Ils ne se sont plus jamais quittés !

"J'ai demandé pardon 
à ma voisine ukrainienne !" 

Aujourd'hui, installée devant leur feu de cheminée de leur petite maison normande, Miranda dit qu'Alexandre "ne va pas bien", qu'il est profondément "déprimé et peiné" de ce qu'il se passe à des milliers de kilomètres de Saint-Jean-des-Bois.

Sa maman, 88 ans, ancienne journaliste scientifique, vit à Moscou, il s'inquiète pour elle comme pour ses amis russes qui pour beaucoup d'entre eux ont fui le régime de Poutine pour s'installer en Ukraine et  "espérer pouvoir y trouver enfin une vraie démocratie" : "ce n'est pas la guerre des peuples, dit Alexandre, c'est la guerre de Poutine. Nous sommes les uns et les autres le même peuple qui luttons pour la liberté et la démocratie. L'Ukraine a sa propre identité et l'objectif de Poutine de reconstituer ce qu'il imagine être l'ancien empire russe est une aberration. Poutine affirme que la nationalité ukrainienne n'existe pas. C'est faux. Même si nous avons des racines slaves communes, chaque peuple a sa propre identité".

Miranda scrute les images du conflit à la télé, elle voit en Poutine un dictateur dont les traits et le comportement ont changé au fil du temps. "Son visage n'est plus le même, ni même sa façon qu'il a de se tenir assis".

Quand les Russes ont envahi l'Ukraine, Alexandre s'est précipité sur son téléphone : il a appelé sa voisine agricultrice pour lui demander "pardon" et s'excuser.

Ludmila, qui habite tout près, est ukrainienne, mariée à un agriculteur de Saint-Jean-des-Bois.

Quelques jours avant le début du conflit, c'est elle qui avait appelé Alexandre et Miranda pour leur dire qu'une des bêtes de la ferme venait de passer par l'abattoir. 

Elle leur proposait de venir leur livrer chez eux un plein de viande. "On a fait de la place dans le congélateur, sourit Miranda, Ludmila est notre amie comme le sont tous les Ukrainiens qui vivent ici dans la région. Ni eux, ni nous, n'avons envie de cette guerre horrible. Nous voulons seulement vivre une vie normale"

"Une vie normale" répète Alexandre.

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