Doit-on craindre un impact de la guerre en Ukraine sur l'activité du port du Havre ? S'il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives, "les trafics directs d'engrais ou de céréales entre Haropa et l'Ukraine et la Russie sont très faibles", rappelle Florian Weyer, le directeur du port, interrogé à ce sujet jeudi 24 février, à l'issue du conseil de développement territorial d'Haropa-Port du Havre. Il fait cependant part de sa "grande vigilance" quant aux conséquences du conflit "à l'échelle européenne voire mondiale, avec d'éventuelles désorganisations supplémentaires de flux de marchandises qu'il pourrait engendrer".
Un rebond pour les conteneurs
À l'occasion de cette seconde réunion depuis son installation, le conseil de développement a émis un avis favorable au projet stratégique 2020-2025 d'Haropa. La place portuaire havraise a présenté les axes de travail pour les mois et les années à venir, avec trois principaux projets d'investissement. D'abord, le développement des terminaux à conteneurs, "stratégiques pour la fluidité" du port. L'objectif, fixé à 3,5 millions de conteneurs par an, est déjà presque atteint. "Nous avons passé, pour la première fois en 2021, le plafond historique des trois millions d'équivalents vingt pieds (EVP) sur le port du Havre", indique Florian Weyer. Un rebond qui s'explique par "une saturation des ports de la mer du Nord" et par "une amélioration de l'efficacité de la manutention et des projets sur le port qui donnent envie aux armateurs de reporter de manière pérenne des trafics sur le port du Havre".
Autre projet important : l'accueil des activités liées à l'éolien offshore, "qui permettent de consolider la vocation industrielle de la place havraise". Haropa poursuit l'aménagement des quais dédiés à la logistique de l'usine Siemens jusqu'à fin 2022-début 2023.
"Ce sont des travaux par phases, pour permettre la montée en charge progressive de l'usine."
Chatière : enquête publique cet été
Enfin, le projet de chatière, un investissement de 125 millions d'euros qui consiste à raccorder Port 2000 à la Seine, continue d'avancer. "Les bateaux grossissant, ils déchargent un nombre de conteneurs de plus en plus important. Aujourd'hui, le mode routier est prépondérant pour les évacuer. Mais nous sommes contraints à 2 000 ou 2 500 rendez-vous par jour. Il faut trouver d'autres solutions : les trains ou les barges", rappelle Hervé Bonis, président du conseil de développement. Le dossier administratif est en cours d'instruction par l'État. L'enquête publique devrait être ouverte dans le courant de l'été. L'objectif est toujours de mettre en service cet équipement d'ici fin 2023.
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