"Être supporter, c'est quelque chose qui ne se réfléchit pas, ça se vit." Marjolaine Baratin a eu un coup de foudre pour le rugby dès son arrivée à Rouen. Depuis 12 ans, elle suit avec ferveur l'évolution de son club, le Rouen Normandie Rugby. Elle a toujours été passionnée de sports, "je suis la seule dans ma famille, mes deux frères ne s'y intéressent pas. Pourtant, j'ai essayé avec le football, la Formule 1… Mes parents n'ont jamais compris, ils cherchent encore !"
"Le rugby, c'est sacré"
La jeune femme assiste à des compétitions à Rouen, "ville de sports et à haut niveau" : football, basket, hockey "et puis le rugby est arrivé". Elle qui était fan de football, joueuse aussi étant enfant, entre, dans le monde de l'ovalie. Elle aime l'intensité de l'esprit collectif. "Ça se voit dans les mêlées, les rucks."
Marjolaine Baratin rejoint la faune du Stade Diochon pour supporter les Lions du Rouen Normandie Rugby. Elle est déjà bénévole au club lorsque les rugbymen rouennais accèdent au championnat de Pro D2. La supporter exulte. L'assistante de direction dans un cabinet dentaire "réussi[t] à organiser [son] planning pour sortir plus tôt du travail et assister aux matchs le vendredi en fin d'après-midi". Tout son bureau est aux couleurs noir et rouge, "et les collègues connaissent ma passion, le rugby, c'est sacré. D'ailleurs, ils savent qu'il ne faut pas trop me parler le vendredi", rit la Rouennaise qui habite justement près du Stade Diochon, qu'elle s'empresse de rejoindre dès qu'elle peut. Débordante d'énergie, elle a l'idée de créer un groupe de supporters, le premier des Lions. Avec le soutien du club, Marjolaine Baratin devient la présidente des "Indomptables". "J'ai eu envie de le faire, je l'ai fait !" Et tant pis pour les misogynes qui lui font parfois des remarques au bord du terrain lorsque la supporter crie son amour du jeu. Le groupe de supporters du RNR naît en pleine pandémie. Difficile donc de s'organiser et de rassembler d'autres passionnés. "Pour l'instant, nous avons 30 membres", mais l'indomptable de 39 ans espère d'autres adhésions pour la saison prochaine, avec l'envie de retrouver son équipe en Pro D2. "On a cette obligation de se maintenir."
Le club peine à se relever dans le championnat et a dû faire face à un drame en janvier. Marjolaine Baratin ne peut cacher ses larmes lorsqu'elle évoque la disparition brutale de Jordan Michallet, numéro 10 de l'équipe. "C'est un grand manque, il faut maintenant faire sans lui. Notre rôle à tous, Indomptables ou non, c'est de montrer qu'on est là, quel que soit le résultat."
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