C'est devenu un nom qui compte dans le milieu artistique havrais. Mascarade s'est fait connaître en 2017, lors des 500 ans du Havre. Il s'est fait remarquer avec ses peintures croquant l'architecture de la cité Océane. Depuis, son succès ne se dément pas.
"Le dessin, c'est un malentendu"
Mascarade est âgé de 33 ans. Il est né au Havre, dans le centre-ville. Un quartier qu'il n'a jamais quitté. Sa galerie est installée rue de la Commune, non loin de la Catène de Containers. Très tôt, l'artiste s'est mis à peindre. "Au départ, j'étais plutôt intéressé par le théâtre. Le dessin, c'est un malentendu. Mais quand j'ai découvert la peinture, c'est devenu obsessionnel. C'était une façon pour moi de m'exprimer alors que je n'étais pas à l'aise avec l'écriture." Dès l'âge de 13 ans, il s'est mis à peindre dans la rue, à la bombe. "Je graffais avec des potes. C'était souvent illégal, mais je faisais attention de ne pas dégrader l'espace public. Je voulais mettre de la couleur et de la poésie dans la rue."
Ce style très coloré, il l'a gardé. Ses œuvres sont souvent pleines de couleurs avec des symboles naïfs, de l'architecture ou des personnages. Désormais, Mascarade n'évolue plus dans la rue. Il peint en atelier.
Arrêté plusieurs fois
Ce qui l'a fait quitter la rue : la justice. "En peignant dans la rue, je me suis fait attraper plusieurs fois par la police. J'ai eu des problèmes avec la justice. Vers les 20 ans, j'ai eu trois ans de mise à l'épreuve. Ça m'a calmé. Je n'avais pas l'impression d'être un criminel, mais je ne voulais pas aller en prison pour ça. Du coup, j'ai commencé à peindre sur le papier."
Son cursus scolaire a été chaotique, même s'il a réussi à obtenir un CAP publicité dans le graphisme. "J'ai travaillé en agence de pub pour pouvoir dessiner. J'ai aussi fait plein d'autres métiers comme serveur, barman de nuit, j'ai même travaillé à Rungis." Mascarade va galérer quelques années, mais l'idée de vivre de l'art ne va pas le quitter. Après un passage par l'école d'art du Havre, il se fait prêter un local près de la cathédrale. Ce sera sa première galerie et le début d'une reconnaissance. "Au départ, je n'exposais pas. C'était tout petit, une année de canicule. J'ai du coup ouvert la porte et là, les gens sont entrés. De fil en aiguille, je me suis mis à vendre."
Mascarade vit désormais de sa passion. "Depuis 10 ans, l'agenda est bien rempli. Je suis au top depuis 2017. Les 500 ans du Havre m'ont boosté. Je suis à la mode. Mon travail sur le thème de la ville plaît beaucoup. C'est grand public."
L'artiste est un boulimique de travail. Il aime peindre et peint beaucoup, à l'arrière de sa galerie. Tout se fait presque à l'instinct. "Je ne fais pas d'esquisse, pas de travail préparatoire. Ça crée une dynamique et ça donne du caractère à l'œuvre." Pour préparer son exposition à Bolbec (du 5 au 27 mars), il a pu produire jusqu'à quarante natures mortes en une semaine. "C'est obsessionnel. Quand je dessine, je ne m'arrête pas."
Un style reconnaissable
Son talent graphique, Mascarade sait l'exploiter. "Pour être reconnaissable, j'ai essayé d'avoir une identité couleur et graphique." Cela fonctionne. Il vend désormais dans le monde entier, grâce notamment aux réseaux sociaux où il est très actif. Il exporte un Havre très coloré.
Plus d'infos
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Exposition
80 œuvres
au Val-aux-Grès de Bolbec
C'est sa première exposition depuis la crise sanitaire. Sa dernière remonte à 2019, à l'hôtel de ville du Havre. Mascarade propose 80 de ses œuvres du 5 au 27 mars au Val-aux-Grès de Bolbec. L'artiste retrace ses cinq dernières années de travail. Ce sont quatre séries de tableaux qui sont exposées, tous en format unique de 50 sur 65 centimètres. Le public découvrira des natures mortes, des assemblages autour des masques, des œuvres en noir et blanc ainsi que des dessins plus instinctifs et graphiques.
Sur les galets
Des cadeaux pour ses fans
Si Mascarade travaille désormais dans son atelier près de la Catène de Conteneurs, l'artiste n'a pas tout à fait abandonné la rue. "Dans mon coffre de voiture, j'ai toujours des bombes de peinture. Quand j'ai du temps à perdre, je peux faire un graff sur des palissades ou des transformateurs électriques."
L'été, il s'amuse même à peindre sur des galets qu'il cache. Il donne ensuite des indications sur les réseaux sociaux pour que ses fans puissent les retrouver.
Son quartier
L'architecture du Havre est
une source d'inspiration
Le Havre est sa ville d'enfance et le centre-ville son quartier. L'artiste est resté par choix. "Parce que j'aime Le Havre. L'univers portuaire, la mer, le port me font rêver." L'architecture de la cité Océane l'a inspiré et l'a fait connaître. "La lumière sur la couleur béton, le ciel bleu ocre, j'adore." Mascarade ne se voit pas vivre ailleurs que dans son quartier, autour de la cathédrale. "Je vis près de l'eau. Je peux venir travailler à vélo. Si j'ai besoin d'aller à Paris pour mon travail, la capitale n'est pas loin. Le Havre est idéal." Ses tableaux sont le reflet de cet amour du Havre.
Artiste reconnu
Une de ses œuvres de rue
à vendre sur Internet
Depuis les 500 ans du Havre et sa série sur l'architecture havraise, Mascarade connaît le succès. "Ça a été un vrai changement. Un tiers de ma clientèle est maintenant parisienne. Je vends même dans le monde entier." Preuve du succès, l'artiste a découvert une vente particulière sur Internet en novembre 2021. Une fresque réalisée sur une palissade du chantier de la cathédrale s'est retrouvée sur Leboncoin, sans son accord.
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