"Je pense à eux tous les matins", a raconté, jeudi 17 février, le rescapé de 92 ans de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, en évoquant les assassins du père Hamel, lors de sa déposition au procès, avant de formuler le "rêve" que les commanditaires de l'attaque puissent "demander pardon".
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Assis sur une chaise à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris, la voix chargée d'émotion mais assurée, Guy Coponet, grièvement blessé lors de l'attentat, a fait pendant une vingtaine de minutes le récit de "cette matinée" du 26 juillet 2016, avant de répondre aux questions de la cour.
"C'est bien frais" dans sa mémoire, assure-t-il, ajoutant à propos des deux jeunes jihadistes de 19 ans, tués à leur sortie de l'église : "Je pense à eux tous les matins. Quand je me rase, parce que [la zone de son cou où il avait été blessé] est insensible".
Un appel lancé aux commanditaires
Tant le président de la cour que les avocats des parties civiles et l'avocate générale ont tenu à saluer la "résistance" et le "courage" de cet homme, qui avait "fait le mort" tout en comprimant sa plaie à la gorge.
Selon un médecin légiste venu témoigner mercredi 16 février au procès, c'est ce qui lui a "probablement sauvé la vie".
"Que j'aie été ce jour-là sauvé, à quelques minutes probablement, je n'y suis pour rien. Il y avait une présence qui a fait probablement que ça s'est passé comme ça", a estimé le vieil homme, qui a ponctué sa déposition de nombreuses références à sa foi et à son "amour" pour l'humanité.
"Le rêve -c'est un rêve- ça serait que ceux qui ont donné des ordres, ceux qui ont formé ceux qui sont venus [attaquer l'église], viennent demander pardon à tous ceux à qui ils ont fait de la peine", a-t-il déclaré. Quant aux "jeunes qui se laissent embobiner, je les plains, de pas avoir pu résister, a-t-il poursuivi. Même si on reçoit des ordres, on est quand même responsable de dire 'oui' ou de dire 'non'. Il ne faut pas minimiser."
En l'absence des deux jihadistes décédés et de l'instigateur présumé de l'attentat, Rachid Kassim, probablement mort, la cour d'assises spéciale juge, depuis lundi 14 février, trois membres de l'entourage des assaillants. Les trois accusés, Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia, comparaissent pour "association de malfaiteurs terroriste" soupçonnés d'avoir été au courant de la volonté des deux jeunes hommes de commettre une action violente, d'avoir partagé leur idéologie ou d'avoir tenté de rejoindre la Syrie.
Avec AFP.
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