[Enquête]. Ces Ornais brillent sur les réseaux sociaux

Maxence Ruffin a 19 ans, il habite Nocé. Son baccalauréat en poche, il a vu ses ambitions de Licence en arts du spectacle à Paris freinées par la Covid-19. Il a alors fait un service civique d'un an au club de foot de Mortagne-au-Perche et, depuis qu'il a fini, il n'a plus qu'une idée en tête : concrétiser la chaîne YouTube à laquelle il rêve depuis qu'il est collégien. "Je suis né avec YouTube", confirme le jeune adulte. "Et pour m'aider, je me suis rapproché du Groupement de créateurs de la Mission locale de Mortagne."

"On aide dans la méthodologie tous ceux qui ont un rêve, un projet d'avenir, sur les différentes étapes, pour se poser les bonnes questions", explique Nathalie Davoust, qui chapeaute le groupe de jeunes.

Concrétiser sa chaîne YouTube

"J'ai grandi dans ma tête, parce qu'au début, j'étais juste là comme un enfant avec son rêve d'être sur Internet. Maintenant, je n'ai plus qu'à lancer la machine et voir ce que ça donne", explique Maxence. Son idée est partie de rien. "Je n'avais pas de matériel, juste ma console de jeux, mais grâce à la Fondation Agir contre l'exclusion, j'ai eu un PC en dotation, j'ai pu créer ma chaîne YouTube et ma chaîne Twitch. C'est une appli de streaming, donc de diffusion en direct de jeux ou de quoi que ce soit. Moi, ce serait pour publier sur les jeux vidéo, sur les sports, et sur la musique. Je suis déjà parrainé par Hasch 24, un rappeur avec qui j'ai travaillé sur une animation musicale pour le centre d'animation culturelle La Corne d'Or, à Randonnai."

La première vidéo en ligne

Maxence a terminé sa première vidéo la veille de cette interview. "Il faut proposer du bon contenu, une bonne vidéo attirante, un bon titre, c'est plein de détails. On a cinq secondes pour convaincre, sinon le viewer zappe sur autre chose", explique le jeune homme. Il a conscience d'être à un moment crucial de son projet, même si pour l'instant, il n'envisage ça que comme une passion. "J'ai regardé les débouchés économiques qu'il peut y avoir en fonction du nombre de vues, mais pour l'instant, je ne me concentre pas là-dessus. C'est très compliqué au début de se donner une visibilité", constate-t-il.

Mais Maxence n'en démord pas, il fait ça par passion, "pour me donner du plaisir et en donner à ceux qui vont me regarder", espère-t-il. "C'est le plus gros projet de ma jeune vie, je ne saurai pas qui est derrière son écran, mais je serai content si je peux permettre à des personnes de sourire un peu." Parallèlement à sa passion, Maxence s'oriente vers un BP-Jeps, dans l'animation socioculturelle avec les enfants, ce sera sans doute au mois d'avril.

Où en est ce vaste chantier ?

On avance bien sur les différentes parties qui sont maîtrisées, soit par le Département, soit par Orange. Tout avance en même temps et on a rattrapé une bonne partie du retard qui s'était accumulé durant la crise sanitaire. On a des quartiers, des communes qui sont en train de s'ouvrir à la commercialisation avec les quatre opérateurs qui sont présents sur tout le département. On est confiants pour que tout soit terminé dans les délais prévus.

Quel est l'intérêt de la fibre ?

L'ADSL devient vite un goulot d'étranglement dès que l'on est plusieurs dans la maison à être en télétravail, à télécharger, avec des besoins qui sont croissants sur le débit. La fibre n'a pas ce goulot d'étranglement et, contrairement à l'ADSL dans les territoires ruraux, il n'y a pas de déclin du débit, même si on habite loin d'un répartiteur. On garde une énorme puissance pour répondre à tous les besoins.

Quelles sont les interrogations
les plus fréquentes ?

Les habitants fréquentent nos réunions pour plusieurs sujets. D'abord, savoir combien le raccordement va leur coûter. Normalement, ce serait de l'ordre de deux cent cinquante euros, mais on les rassure : ce raccordement à la fibre sur les derniers mètres entre la rue et leur salon est gratuit, puisque dans le cadre du Plan numérique de l'Orne. Les autres interrogations concernent le montant des tarifs, les durées d'abonnement, et les services qui sont inclus ou pas, comme par exemple la télévision.

Jenny Letellier et Valentin Jean, qui faisaient du théâtre à Alençon, ont été pionniers dès 2014, avec des parodies d'émissions de téléréalité sous le pseudo Le monde à l'envers. Valentin explique : "On voulait faire plein de personnages, c'est comme ça qu'on a créé notre chaîne YouTube." Depuis, certaines de leurs productions ont été vues à près de vingt millions de fois, suscitant les commentaires enthousiastes de trois millions et demi d'abonnés. Le duo a eu droit à son prime en novembre 2020, sur M6. Il s'est entouré d'une équipe de production, a publié deux BD, et il porte désormais le projet de sortir un film…

Pour tous les goûts.

De nombreux Ornais animent leur chaîne sur YouTube, sur Snapchat ou sur TikTok, que ce soit simplement pour illustrer leur rappeur ou leurs sportifs préférés, alors que d'autres y racontent leurs expériences de voyage. À Putanges, Xavier Demort, alias Xav-the-Master, publie sur YouTube des tutos sur les jeux vidéo avec 6 000 abonnés et 800 000 vues. Autres tutos avec l'Alençonnais Anthony Gauthier, qui a lui décidé d'aider les jeunes à entrer dans la vie active, sur sa chaîne L'homme au béret. Autre thématique avec l'Aiglonne Audrey Delorme qui, elle, dans un souci de ne pas consommer à outrance, anime des tutos pour apprendre aux internautes à réparer leurs appareils électroniques ou électroménagers sur la chaîne Les numériques, qui cumule 100 000 abonnés.