L'attentat est encore dans tous les esprits, plus de cinq ans après les faits. Vient désormais le temps du procès. Quatre hommes sont jugés, à partir du lundi 14 février et jusqu'au 11 mars, devant la cour d'assises spéciale de Paris pour leur implication dans l'assassinat du père Hamel, le 26 juillet 2016, lors d'un office à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Les deux auteurs des faits, Adbel-Malik Petitjean et Adel Kermiche ont été abattus par les forces de l'ordre lors de l'assaut. L'un des accusés est jugé pour complicité d'assassinat et les autres pour association de malfaiteurs terroriste.
Rachid Kassim, le cerveau de l'opération ?
C'est lui qui est jugé pour les faits les plus graves. Il sera absent de ce procès, présumé mort après une attaque près de Mossoul en juillet 2017. Toujours visé malgré tout par un mandat d'arrêt, il est notamment accusé de participation à une association de malfaiteurs terroriste. C'est lui en outre qui aurait incité, via la messagerie Telegram, Adel Kermiche, Abdel-Malik Petitjean et Farid K. à commettre des actions violentes sur le territoire national.
Il aurait aussi donné des conseils sur "le choix d'une cible conforme à l'idéologie du jihad", assure le parquet national antiterroriste. Le recruteur français agissait depuis l'Irak et la Syrie et a plusieurs fois revendiqué clairement son appartenance à l'État islamique.
Rachid Kassim est aussi accusé de complicité d'assassinat, complicité de tentative d'assassinat et complicité de séquestration. Il aurait fourni des conseils opérationnels et des instructions pour l'attentat, aurait été en lien régulier avec les deux assassins et aurait contribué activement à la réalisation d'une vidéo de revendication.
L'association de malfaiteurs terroriste criminelle
Les trois autres accusés, incarcérés dans l'attente de leur procès, sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. "Cette incrimination vise à réprimer tous les actes d'organisation préalable. C'est un certain degré de connaissance du projet terroriste. Il y a une implication dans le projet, mais qui n'est pas caractérisé comme une complicité au sens strict du terme", précise l'avocate du diocèse de Rouen, Catherine Fabre.
Parmi eux, Jean-Philippe Steven J., âgé de 25 ans. Il est notamment soupçonné d'avoir participé à la propagande de l'État islamique, d'avoir projeté de se rendre en Syrie avec Abdel-Malik Petitjean et Farid K., et d'avoir recruté des candidats au Jihad. Cet accusé aurait aussi été informé de la volonté d'Abdel-Malik Petitjean de commettre un attentat. Il aurait d'ailleurs mis en place une cagnotte en ligne pour récolter des fonds pour ce projet macabre.
Farid K., 36 ans, est lui aussi visé pour son appartenance à l'idéologie du jihad armé. Il était en lien avec Rachid Kassim et Abdel-Malik Petitjean et cherchait également à rejoindre la Syrie et à financer ce voyage. Lui aussi était, semble-t-il, au courant du projet d'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, qu'il aurait soutenu, et il aurait exprimé sa volonté de commettre une action violente sur le territoire français.
Enfin, Yassine S., 27 ans, était lui aussi en lien avec des groupes pro-jihad sur Telegram. Il a été en contact direct avec Adel Kermiche, le 24 juillet 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray, alors que ce dernier appelait à commettre des actes violents en France, comme une "action à l'aide de couteaux dans une église", indique le parquet national antiterroriste. Il avait aussi, le 20 juillet 2016, six jours avant l'attaque, appelé à la formation d'un groupe armé en France afin de préparer un départ en Syrie ou de commettre un attentat.
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