Pour le Petit-Quevilly, c’est le chantier de la décennie, le symbole d’un renouveau. En plein centre-ville, au bord d’une avenue Jean-Jaurès déjà métamorphosée il y a quinze ans par l’arrivée du métro, l’ancienne caserne Taillandier revit.
Dans deux ans, elle se nommera Seine Innopolis et pourrait générer un demi millier d’emplois dans les domaines de pointe des technologies de l’information et de la communication. Autour de cette future pépinière hi-tech portée par la Communauté d’agglomération, et non loin du collège Fernand-Léger ouvert en 2008, 250 logements ainsi que des commerces vont sortir de terre.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il faut citer la "résidentialisation" du quartier Saint-Julien, le prochain réaménagement du quartier Neruda, le projet de logements sur la friche Cofrafer en face de la mairie, ou le futur éco-quartier Flaubert à cheval entre Rouen et Petit-Quevilly... Bref, un rapide coup d’œil dévoile une ville prise d’une fièvre constructrice et modernisatrice unique en son genre.
"Un cercle vertueux”
La commune de 22 300 habitants se sent pousser des ailes. Grand artisan de cette dynamique amorcée dans les années 1990 par l’ancien édile François Zimeray, Frédéric Sanchez, le maire PS, sait, quand il le faut, se transformer en professeur d’éthymologie : “Le Petit, dans Petit-Quevilly, signifiait à l’origine “près du centre-ville”. Ce serait donc trompeur de reléguer notre ville à la banlieue.” Une manière de dire que la commune veut sa part du lion dans le développement du cœur de l’agglo et de la rive gauche. “L’ouverture du Pont-Flaubert en 2008 a offert à la ville une opportunité historique de s’ouvrir”.
Aujourd’hui, l’ancienne cité industrielle (qui a compté jusqu’à 15 usines de textile au XIXe siècle), longtemps la plus pauvre de la rive gauche, attire. En témoigne le nombre de promoteurs privés ayant décidé d’investir dans de nouveaux programmes immobiliers. “Oui, nous sommes dans un cercle vertueux”, se réjouit le maire. “Nous avons su inspirer la confiance”. La vision du maire tient en trois points : “une ville pour tous, une vraie ville centrale et active et une ville paisible”.
En trois ans, 1 000 nouveaux logements vont voir le jour. Et l’accent est mis sur l’accession à la propriété et le locatif, dans une ville comptant déjà 45 % de logements sociaux. Conséquence : les prix de l’immobilier partent à la hausse et un changement sociologique se profile. Frédéric Sanchez assume : “Bien sûr que nous souhaitons l’arrivée de cadres à Petit-Quevilly. Mais nous souhaitons surtout que toutes les catégories sociales soient présentes, pas que des bobos !”
Mais pour attirer une nouvelle population, construire des logements ne suffit pas. La municipalité crée ainsi de nouveaux services aux quatre coins de la ville. Trois crèches et plusieurs garderies ont vu le jour. Fait assez rare pour être souligné, une classe de maternelle a également été ouverte par l’Education nationale à la rentrée. Roulez jeunesse.
La ville de la Foudre et des Canaris
En matière de théâtre et de ballon rond, Petit-Quevilly occupe une place de choix dans le paysage rouennais. Il y a d’abord les Canaris de l’US Quevilly, connus dans la France entière pour leurs parcours exceptionnels en coupe de France.
La ville rayonne
Autour du stade Lozai, la municipalité a mis la main à la poche pour développer le “Pôle foot” de l’USQ : apparition de terrains synthétiques, nouveaux vestiaires et adaptation du stade aux exigences du championnat de National. “Ce club populaire participe au rayonnement de la ville et lui donne une bonne image”, soutient Frédéric Sanchez.
De l’autre côté de la Sud III, en centre-ville, le théâtre de La Foudre, Scène nationale avec Mont-Saint-Aignan, est l’aimant culturel de Petit-Quevilly. Avec ses 460 places, la salle propose une programmation de haute qualité et créative, attirant chaque mois des spectateurs de toute l’agglomération.
Finances Comment financer autant de chantiers ? Grâce aux investisseurs privés, à des services adaptés aux besoins ou aux subventions. “J’ai désendetté la ville”, rappelle le maire.
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Repères
Finances. Comment financer autant de chantiers ? Grâce aux investisseurs privés, à des services adaptés aux besoins ou aux subventions. “J’ai désendetté la ville”, rappelle le maire.
Doux. En 2012 et 2013, dix kilomètres de pistes cyclables vont faire leur apparition dans la ville. Améliorer le cadre de vie fait partie des priorités de la municipalité.
Joyau. Petit-Quevilly possède un joyau historique : la chapelle romane Saint-Julien, bâtie au XIIe siècle pour Henry II Plantagenêt, duc de Normandie et roi d’Angleterre.
Hôpital. En plein essor, l’hôpital Saint-Julien fait partie du CHU de Rouen et est installé à Petit-Quevilly. Depuis la rentrée, il accueille un Centre régional de soins dentaires.
Thomas Blachère
Visuel Ataub architectes
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