Afin de les aider, il existe des structures qui se mobilisent pour trouver des solutions durables et leur éviter de passer la mauvaise saison dans la rue.
L’évolution constatée ces dernières années fait froid dans le dos : “il y a de plus en plus de familles”, selon Evelyne Dehut, qui dirige l’Autobus à Rouen. “Durant nos maraudes, il devient fréquent de rencontrer des femmes seules avec leurs enfants, qui n’ont nulle part où passer la nuit.” Ainsi, après avoir marché toute la journée dans la rue, certains sont obligés d’y passer aussi la nuit. “On leur donne des couvertures. On essaie de trouver un endroit un peu plus abrité du froid, mais c’est insupportable de voir ça”.
Les places se font rares
Le nombre d’établissements hébergeant les SDF demeure malheureusement insuffisant. “Bien souvent, ceux-ci ne prennent même plus la peine de demander une chambre, car ils savent bien qu’il n’y en a plus de disponible”, souligne Evelyne Dehut. Les places se font plus rares et sont plus difficiles à trouver : depuis juin 2010, le 115 ne gère plus de chambres d’hôtel. “Le nombre de lits disponibles a diminué, parce que les aides financières sont moins importantes qu’auparavant” explique Caroline Dutartre, maire adjointe de Rouen, chargée des affaires sociales.
A la Chaloupe, les sans-abri peuvent prendre un repas chaud et rencontrer des travailleurs sociaux. “Les personnes qui passent ici sont à mille lieues des clichés que se fait le grand public”, souligne l’un des employés. “Certains sont là parce qu’ils ont tout perdu du jour au lendemain”.
Héberger, puis réinsérer
Dès que le froid arrive, le plan hivernal est déclenché. Selon les évolutions climatiques, des places supplémentaires sont mises à disposition. “Lorsque la température chute à 0° /-5°C la nuit, nous déclenchons le niveau 1 renforcé du plan hivernal : 46 places supplémentaires sont activées à Rouen,” explique Jérôme de Michéri, directeur adjoint de la cohésion sociale. Si les températures frisent les -5 ou -10°C, le niveau 2 “grand froid” est enclenché. Le gymnase Graindor est ouvert, il peut accueillir près de 60 hommes isolés. Le niveau 3 entre en action, dès que les températures sont négatives le jour et inférieures à -10°C sur plusieurs jours. Un repérage est alors établi dans les rues de la ville, afin de mettre à l’abri ceux qui vivent dans des conditions très précaires.
Parallèlement à ces mesures d’urgence, des actions sont menées sur le long terme. C’est le cas du centre communal d’action sociale. “Grâce au service de domiciliation, les sans-abri peuvent avoir une adresse et recevoir du courrier. C’est essentiel lorsque l’on est à la recherche d’un emploi,” explique Marie-Claude Vaudandaine, directrice du CCAS. “Et c’est une première étape pour se réinsérer.” Chaque mois, le service aide près de 450 personnes.
Quelques heures à l’abri
A Rouen, plusieurs organismes proposent un lit pour la nuit, ou un hébergement durant le jour.
. La Chaloupe, située place Saint-Vivien est un lieu d’accueil de jour, géré en partenariat avec le CHU. Il offre aussi un “restaurant social”
. A L’Escale, 6 rue de Tunis, lieu d’accueil de jour, les personnes ont la possibilité de préparer leur repas. Elles peuvent également y rencontrer des travailleurs sociaux.
. La Pause, restaurant social, est situé actuellement sur l’île Lacroix.
. Le Foyer de l’Abbé Bazire, 41 boulevard de Verdun, Rouen, accueille les hommes isolés.
. Centre d’Accueil en Urgence et d’Orientation, réservé aux femmes seules, 28, rue de Ricarville, Rouen.
. Centre d’accueil en urgence de courte durée, 11 rue du Québec, Rouen.
. AOFB, Armée du Salut, 26 rue de la Crosne, Rouen.
. 115-Service d’orientation pour l’hébergement en urgence, 49 rue des Augustins.
Anne Letouzé
Repères
. 115 La mission de ceux qui répondent à ce numéro est d’abord d’écouter et d’orienter, si besoin, vers un centre d”hébergement, un accueil de jour ou une assistante sociale.
. Plan hivernal Ce dispositif, fixé par arrêté préfectoral, est mis en œuvre par la Direction départementale de la cohésion sociale, du 1er novembre au 31 mars.
. 818 C’est le nombre de places d’hébergement disponibles, mises à disposition des personnes sans domicile au sein de l’agglomération rouennaise.
. Noël Cette année encore, un réveillon solidaire sera organisé à l’Hôtel de Ville de Rouen, le 24 décembre au soir. Les bénévoles y sont les bienvenus.
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