À première vue, cela ressemble à un cours en amphi classique. Mais, à y regarder de plus près, le professeur qui s'exprime n'est pas installé sur l'estrade. Il se trouve à Rouen, derrière un écran. Environ 250 étudiants suivent ainsi leur première année d'études en santé depuis Le Havre. Outre ces cours magistraux en visio, le cursus est composé d'enseignements dirigés et travaux pratiques en présentiel.
Des taux de réussite
encourageants
Ce modèle singulier a été impulsé par la communauté urbaine du Havre, en partenariat avec les universités du Havre et de Rouen. En 2014, la collectivité lance ce projet et le finance à hauteur de 500 000 € sur trois ans. Il a, depuis, été reconduit. Le pari : que ces jeunes qui débutent leurs études au Havre y reviennent par la suite pour s'y installer en tant que médecins généralistes ou spécialistes. "La proximité est déterminante, estime Michaël Hauchecorne, vice-président Formation à l'université du Havre. Pour n'importe quel jeune du Havre, partir à Rouen faire ses études, revenir le soir par le train, se remettre à travailler, c'est vraiment dur. Avec ce système, quand ils partent en deuxième année à Rouen, ils connaissent déjà l'université." Si des craintes d'inégalités avaient été exprimées lors du lancement de la première promotion, elles sont aujourd'hui dissipées. "La première cohorte a été une réussite, avec même un major de promotion havrais, se souvient la professeur Bouchra Lamia, pneumologue et coordonnatrice de cette première année havraise. Et le bon fonctionnement a été confirmé au fil des années, y compris celle de la réforme." En moyenne, dans la promo 2020-2021, 30 % des étudiants havrais ont accédé à la deuxième année de médecine après leur Parcours accès santé spécifique (PASS) ou leur Licence accès santé (LAS), deux filières qui ont remplacé l'ancienne Première année commune aux études de santé (PACES).
"Ce sont des jeunes qui ont fait leur lycée au Havre, qui ont toute leur famille au Havre. On peut s'attendre à ce que, dans le futur, ils aient plutôt une envie de rester, estime le Pr Bouchra Lamia. Cela ne veut pas dire que l'on va régler en deux minutes le problème du désert médical concernant les médecins généralistes. D'autres variables interfèrent comme la ville d'origine des conjoints." Au-delà de cette première année, les stages de quatrième ou cinquième année d'études de médecine passent aussi par Le Havre. Chaque étudiant, peu importe sa ville d'origine, doit passer au moins sept semaines au sein du Groupe hospitalier du Havre. Un gros travail y est aussi mené pour accueillir les internes.
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