Que se passe-t-il avant qu'un exemplaire de l'hebdomadaire Tendance Ouest ne tombe entre les mains d'un lecteur ? À l'occasion de son 500e numéro, la rédaction de Rouen a remonté le fil de sa fabrication.
Première étape, la conférence de rédaction. Chaque mardi, les journalistes débattent des sujets à traiter à J+7 et J+15, mais aussi et surtout, de l'angle par lequel ceux retenus seront abordés. "On choisit d'abord un sujet parce qu'on pense qu'il va intéresser le lecteur dans son quotidien", explique Amaury Tremblay, chef d'édition. "Nous sommes aussi épaulés par un réseau de correspondants, qui sont nos yeux et nos oreilles localement. Parfois, l'actualité vient bousculer ce qu'on a prévu. Tout peut évoluer, jusqu'à la dernière minute. Et là, il faut réagir et s'adapter." Tant que les rotatives, qui permettent l'impression du journal, ne tournent pas, le champ des possibles reste ouvert. Sans toutefois empêcher un process sempiternellement identique : l'article arrive d'abord sous les yeux du secrétariat de rédaction, qui apporte si nécessaire une correction de forme (syntaxe, orthographe, etc.) ou signale une difficulté du fond (respect de la ligne éditoriale).
Le Centre d'impression de presse de l'Ouest, unique en Normandie
En fin de semaine, en fonction du volume publicitaire, la pagination de l'hebdomadaire est arrêtée par Floriane Bléas, la rédactrice en chef adjointe, avant que le montage des pages ne démarre au prépresse. Tout est passé au crible : respect de la maquette, calibrage et alignement des articles, couleurs des mots-clés, qualité des photos, etc.
En dernier lieu, la Une, véritable vitrine pour la prise en main, est bouclée, puis l'intégralité des fichiers est envoyée vers la rotative du Centre d'impression de presse de l'Ouest (CIPO), basé à Saint-Lô (Manche), ultime site normand à imprimer des journaux… normands et sur un papier 100 % fibres recyclées !
Un travail d'équipe
Les rotativistes, qui travaillent jusqu'à 10 mètres de haut et avec des bobines de papier de pas moins de 17 km, prennent d'abord le soin d'installer les plaques d'aluminium, des "pochoirs des pages", de ce qui deviendra le journal.
Le rotativiste installe les plaques d'aluminium, sorte de pochoirs sur lesquels les pages sont couchées.
La rotative applique ensuite les couleurs primaires, puis le noir vient, lui, "ajouter de la profondeur et du contraste à l'image", explique Ludovic Caënes, le directeur de production du CIPO.
Différents points de vérification se succèdent ensuite. La rotative est équipée d'une caméra qui prend mille photos à la seconde pour s'assurer de l'alignement de l'impression, mais seul l'œil humain peut apprécier la qualité des couleurs.
Les techniciens contrôlent la qualité de l'impression du journal avant sa diffusion.
"Le rouge spécifique de Tendance Ouest est contrôlé par un technicien", souligne Ludovic Caënes. Les pages poursuivent leur course folle sur les rouleaux de la rotative vers la découpe.
La rotative imprime et déroule les quelque 61 kilomètres de papier nécessaires à la fabrication des exemplaires du journal.
Le format du journal, tabloïd, est calibré. En quelques secondes, la bobine imprimée devient un journal, relié, bientôt conditionné.
Les exemplaires du journal sont vérifiés et conditionnés par paquets de 100.
Reste alors la route de la diffusion (lire ci-dessous).
La diffusion, "clé de voûte de l'information"
Les milliers d'exemplaires du journal local sont prêts à être lus. Encore faut-il qu'ils soient livrés et distribués à Rouen et son agglomération.
Une heure, c'est le temps qu'il faut au Centre d'impression de presse de l'ouest (CIPO) pour imprimer et façonner l'hebdomadaire Tendance Ouest (lire ci-dessus). Pas moins de mille pinces tiennent, une à une, chaque exemplaire et "survolent le bâtiment au-dessus de nos têtes", s'amuse Ludovic Caënes, le directeur, avant que, conditionnés par paquets de 100, les journaux poursuivent leur chemin par la route, direction Rouen et son agglomération.
Dans la nuit du mardi au mercredi, 45 000 exemplaires arrivent ainsi sur la zone de diffusion en Seine-Maritime. Cinq chauffeurs du réseau de transporteurs Normandie Course partent ensuite aux aurores, vers les 300 points de diffusion. À chacun sa tournée !
Prendre le journal le mercredi matin, une habitude pour beaucoup
Au volant de son utilitaire, Yvan Quilan est l'un d'eux. En à peine 4 heures, il fait le tour de la ville et des commerçants du centre-ville pour alimenter une cinquantaine de présentoirs, soit environ 8 000 exemplaires. "Je n'ai pas forcément le temps de le lire en entier, mais je le feuillette de temps en temps", commente avec le sourire le livreur.
Certaines boutiques proposent le journal depuis un an, comme l'épicerie vrac de la rue Armand-Carrel. "Pour rendre un service aux habitants", explique la gérante. Catherine, elle, passe avec son chariot, s'arrête, ouvre délicatement le dessus du présentoir pour éviter que le crachin normand ne vienne salir son journal. La Rouennaise est une lève-tôt. Elle part à la recherche de son journal, qu'elle lit depuis des années, dès 9 heures, chaque mercredi. "J'aime bien parce que c'est de l'information locale, on sait ce qu'il se passe dans notre ville."
Des relais historiques
D'autres points de diffusion sont des relais historiques, comme la boulangerie-pâtisserie Lemire, située dans le quartier Saint-Vivien. "Ça fait venir des gens. Les clients aiment bien prendre leur pain et partir avec un journal."
La diffusion s'appuie aussi sur un réseau de crieurs, tout de rouge vêtus, aux couleurs de Tendance Ouest, et répartis dans le centre-ville Rouen, à Saint-Sever sur la rive gauche de la Seine ou au Théâtre des Arts côté rive droite. Soufiane Ouamni et Wanie Sénat, deux étudiants de 24 et 23 ans, assurent notamment la distribution des journaux à la sortie du métro, une à deux fois par semaine, sous la supervision de Sarah Vérité. La chargée de diffusion est le dernier maillon de la chaîne, jusqu'aux lecteurs. "Ils peuvent distribuer jusqu'à 500 journaux en moyenne aux passants", explique-t-elle. Chaque semaine, la jeune femme adapte le plan de diffusion en fonction de la prise en main des semaines passées, puis détermine le tirage de chaque numéro en conséquence. "Réduire ou augmenter le nombre d'exemplaires d'un point, en ouvrir un nouveau, décider d'en fermer un là où le journal ne part pas suffisamment. Il faut être là où le lecteur nous attend !" Un travail minutieux qui fait de la diffusion, une véritable "clé de voûte de l'information".
"Depuis 2011, la manière de consommer l'information a changé"
La rédactrice en chef adjointe de Tendance Ouest, Floriane Bléas.
Tendance Ouest est un journal gratuit. Pourquoi avoir choisi ce modèle
économique ?
"Attention, Tendance Ouest n'est pas gratuit. Il est diffusé gratuitement, nuance ! C'est la publicité qui le permet. Notre modèle économique repose donc sur la confiance de nos annonceurs, qu'ils soient privés ou institutionnels. La volonté de la direction, lors du lancement, était de rendre l'information locale accessible à tous. Si nous sommes toujours présents, 500 numéros plus tard, c'est que le défi est réussi !"
Depuis le mois de septembre, la stratégie éditoriale a évolué. Pourquoi ?
"Tendance Ouest, c'est une radio, un site internet et plusieurs journaux, dont un à Rouen. Sur les deux premiers supports, l'information est diffusée en temps réel. C'est du 'brut'. Dans notre hebdomadaire, le temps de l'information est différent. En lançant L'enquête que vous retrouvez chaque semaine en pages 4 et 5, nous proposons une information plus mature, plus développée. C'est aussi le sens de notre démarche avec la rubrique Fait de vie. Un fait divers chasse l'autre, mais l'humain derrière le fait divers, lui, reste."
Qu'est ce qui a changé depuis le premier numéro (ndlr : 17 mars 2011) ?
"Depuis 2011, la manière de consommer l'information a changé. À l'époque, on écrivait court, on multipliait les entrées de lecture. L'actualité devait pouvoir se picorer. C'est ce qu'offre le web aujourd'hui. Et tant mieux ! D'où notre volonté d'opérer un changement éditorial fort, pour une meilleure complémentarité."
45 000 journaux distribués chaque semaine
Tendance Ouest Rouen, en chiffres.
Vous pensez tout savoir de Tendance Ouest ? Voyons voir !
61 kilomètres de papier
Il faut 61,2 kilomètres de papier pour imprimer les dizaines de milliers exemplaires de Tendance Ouest. C'est l'équivalent d'un aller-retour entre Rouen et Barentin !
60 minutes
En moins de 60 minutes, la rotative imprime, coupe et assemble les 45 000 exemplaires du journal. La zone de diffusion de Tendance Ouest Rouen dépasse les frontières de l'agglomération. On trouve des exemplaires du journal à Elbeuf et jusqu'à Duclair.
Une quarantaine de personnes
De la recherche de l'information par les journalistes ou les correspondants à la relecture, puis à la mise en page des contenus, de la vente à l'élaboration des publicités, de l'impression à la livraison de vos journaux dans les présentoirs, une quarantaine de personnes travaillent toutes les semaines sur chaque édition.
Plusieurs médias sous un même nom
Tendance Ouest, ce sont plusieurs médias sous une même marque : un journal hebdomadaire, un site internet, tendanceouest.com, mais aussi une application, et enfin et surtout, une radio, disponible sur la fréquence 103.7 dans l'agglo de Rouen.
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