La cour d'appel de Rouen leur avait donné jusqu'au 10 janvier pour quitter les lieux.
Mardi 11, la décision a été appliquée. Au petit matin, un important dispositif des forces de l'ordre a été déployé autour du foyer Sainte-Marie de Rouen, occupé depuis le mois de juin 2021 par des militants. Plusieurs dizaines de CRS, en plus de policiers, ont été mobilisés sur l'intervention.
D'importants moyens des forces de l'ordre ont été déployés dans la matinée pour l'expulsion.
"Vers 7 h 30, ils surveillaient déjà ce qu'on faisait. À 8 heures, ils sont rentrés à l'arrache, alors que certains dormaient encore et on est tous sortis", raconte Télu, l'un des occupants. L'évacuation s'est passée dans le calme, sans affrontement. Entre 15 et 20 personnes vivaient de manière permanente aux Jardins joyeux, dont deux familles, avec enfant. "Un hébergement des deux familles est prévu via le 115. Les familles et les opérateurs du 115 ont été prévenus dès aujourd'hui", précise la préfecture de Seine-Maritime.
La plupart des autres n'avaient pas, à la mi-journée de solution d'hébergement.
Huit personnes interpellées
L'avocate des occupants, Chloé Chalot, s'étonne de cette expulsion, alors que l'ensemble des recours n'avait pas été épuisé. Même réaction pour Jo, l'un des occupants : "La trêve hivernale devrait s'appliquer pour nous. Ce matin, les forces de l'ordre se sont aussi présentées sans huissier de justice pour signer un avis d'expulsion."
• Lire aussi : Les occupants des "Jardins joyeux" vont être expulsés
Des élus de la Ville de Rouen, parmi lesquels Jean-Michel Bérégovoy et Laura Slimani, se sont rendus sur place dans la matinée, en signe de soutien. "C'est insupportable parce qu'on n'était pas au courant de l'évacuation de ce matin. C'est insupportable aussi quand on défend une société différente, résiliente, qui s'appuie sur l'écologie et le contrat social", a estimé Jean-Michel Bérégovoy, qui parle de rupture de confiance avec le promoteur actuel. Il est en effet prévu que le foyer soit détruit pour laisser la place à un vaste projet immobilier de logements neufs, porté par Sedelka.
Les occupants expulsés attendaient de savoir, à la mi-journée, s'ils pourraient récupérer leurs effets personnels, chargés dans des camions.
En fin de matinée, quelques-uns des occupants ont bloqué momentanément la rue Louis-Ricard en signe de protestation. Ils ont dû être évacués par les forces de l'ordre. Huit ont été interpellés.
Un rassemblement est prévu à 18 heures devant l'hôtel de ville pour décider des suites à donner au mouvement.
Le collectif occupe le site depuis juin 2021, avec pour objectif de préserver le patrimoine bâti et les importants jardins de cet ancien couvent.
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