Au lycée Napoléon à L'Aigle, Éléonore Prévost a décroché trois CAP : tapisserie d'ameublement, marqueterie, sculpture. Puis un BAC métiers d'art, mention très bien, dans les Hauts-de-Seine. Elle rêvait d'intégrer d'autres écoles, mais sa candidature n'y a pas été retenue. Elle a alors poussé la porte de la Mission locale qui s'occupe de l'emploi des jeunes. Mais sans permis de conduire, qu'elle a raté plusieurs fois, elle s'est rendu compte qu'il était impossible de décrocher un job dans son domaine. Timide, elle ne voulait pas repartir seule en région parisienne.
Atelier d'insertion
Sa conseillère de la Mission locale lui a alors fait découvrir le chantier d'insertion créé par la directrice générale de Bohin, à Saint-Sulpice-sur-Risle, en association avec l'organisme. "Cet atelier a ouvert en novembre dans les locaux de la Manufacture avec quatre couturières, deux vendeuses et un magasinier", explique sa directrice Marilène Dheygers. "Ce sont des gens en difficultés, des personnes handicapées, des bénéficiaires du RSA, qui ont été recrutés sur leur motivation en CDD-insertion, pour leur donner du savoir-être, de la confiance, de la motivation. Notre accompagnement doit déboucher sur une orientation professionnelle en levant les freins à l'insertion." Un entretien plus tard, Éléonore y était acceptée. "Cela m'aide à m'insérer dans le monde du travail, c'est ce que je voulais pour avoir une petite expérience avant d'intégrer un vrai emploi", explique la jeune femme. "Pour moi, c'est un tremplin." Éléonore a rapidement intégré l'équipe : "Le mardi, on a un briefing sur ce qui va se passer. L'encadrante désigne les postes que l'on doit faire en fonction des commandes des gens." Car l'atelier produit des lingettes, tabliers, sacs, housses de coussin, trousses…
Fière de ce qu'elle fait
"Je suis en train de fabriquer des lingettes démaquillantes, donc je prends du tissu neuf ou recyclé, et du tissu-éponge bio, je les couds à la machine, je fais une surpiqûre pour que les deux soient bien fixés. Puis je couds une étiquette et la lingette part à la vente. Ce ne sont jamais les mêmes tissus, les mêmes techniques, c'est ce qui me plaît. Quand un client achète un objet que j'ai réalisé, je suis fière, quelqu'un a aimé ce que j'ai fait, c'est valorisant." L'avenir d'Éléonore ? D'ici l'été prochain, elle espère obtenir son permis de conduire. Mobile et avec une ligne de plus sur son CV grâce à l'atelier d'insertion, elle espère alors trouver du travail, "prendre mon indépendance, un petit appartement, grâce à la Mission locale qui m'a aidée". Le début d'une vie.
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