"D'où que l'on vienne, où que l'on soit né, notre pays s'appelle solidarité", affichait la banderole de tête du cortège à Paris, où les autorités ont dénombré 2.300 manifestants, selon une source policière. Beaucoup chantaient "de l'air, de l'air, ouvrez les frontières".
"Je suis là pour soutenir les sans-papiers qui travaillent tous dans des conditions insupportables", a dit à l'AFP Véronique Hollebecque, habitante de la région parisienne de 61 ans, se disant "en soutien total avec eux". "On nous fait croire qu'on est envahi alors qu'ils sont là pour travailler, contribuent à l'activité économique. Pas de raison qu'ils soient maltraités et ne bénéficient pas des droits", a-t-elle ajouté, à quelques mois de l'élection présidentielle.
Dans le cortège, Cissé Lassana a expliqué travailler dans un hôtel, la nuit, près de la tour Eiffel: "Je travaille ici depuis sept ans, c'est beaucoup, je voudrais avoir des papiers parce que j'y ai droit", a témoigné ce ressortissant malien, membre de l'association Droits devant!!.
Des dizaines d'organisations, associations et syndicats - dont la Fédération des associations de solidarité avec tous les immigrés (Fasti) et le syndicat Sud - avaient appelé à manifester dans le cadre d'une campagne "antiraciste et solidaire" qui entend porter une voix "alternative à l'extrême droite".
Pour Denis Godard, un responsable de la Marche des solidarités qui s'était greffée à l'appel à manifester, "la situation des sans-papiers empire mais c'est tout le climat politique qui tourne autour des propositions (du polémiste d'extrême droite Eric) Zemmour". "On veut montrer qu'une alternative existe et que le sursaut doit venir de la société civile", avait-il expliqué avant la manifestation.
"Les idées fausses tuent"
Les appels à manifester concernaient des dizaines de villes à travers le pays.
A Bordeaux, environ 200 personnes se sont rassemblées face au Grand théâtre, sous le slogan "Migrations: les idées fausses tuent!".
Sur des pancartes, on pouvait lire "Immigration zéro, degré zéro de l'humanité" ou "Combien de noyés avant de retrouver la solidarité ?", en référence aux naufrages meurtriers dans la Méditerranée ou la Manche.
"On combat notamment l'idée reçue que le migrant est toujours un homme, noir et pauvre", a expliqué à Bordeaux Karine Traissac, enseignante et membre du collectif "Education sans frontières", évoquant le nombre "important" de femmes et de diplômés parmi les migrants.
A Montpellier, une centaine de personnes ont manifesté dans le calme. "Liberté, Egalité, Papiers", clamait la banderole principale. "La régularisation des sans-papiers est complètement d'actualité, dans la période que l'on vit, avec la montée des idées d'extrême droite, qui sont sur des discours de haine", a déclaré Christian Payard, président de la Ligue des Droits de l'Homme de Montpellier.
Les manifestants étaient 150 à Dunkerque selon les associations organisatrices, 120 à Aix-en-Provence selon la préfecture, environ 110 à Avignon, ainsi que quelques dizaines à Lille.
"Il n'y a pas de place pour tout le monde dans les hébergements d'urgence. L'hiver commence et beaucoup de personnes sont sans-abri dans les rues de Dunkerque et les camps à Grande-Synthe", a expliqué Marie Chappelle, coordinatrice de l'association d'aide aux migrants Utopia56 à Grande-Synthe (Nord, Hauts-de-France), qui recense plusieurs campements de fortune. L'association demande la fin des démantèlements quotidiens des campements et des confiscations des tentes par les autorités.
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