"La justice à bout", "les greffiers sont révoltés" et "les magistrats en colère"… Ce sont quelques-uns des messages scandés et affichés mercredi 15 décembre à la mi-journée, depuis de nombreux tribunaux normands.
Les justiciables en souffrent
À Évreux, au Havre et à Rouen, des centaines de professionnels de la justice se sont mobilisés. Ils demandent de meilleurs moyens pour rendre la justice dans des conditions dignes, car ce sont les justiciables qui souffrent notamment de cette situation : "Attendre des mois pour une décision du juge des affaires familiales lorsqu'il y a des situations d'urgence, des questions financières puisqu'il y a la pension alimentaire [...] on déplore le coût que ça a sur le justiciable", explique Lisa Eokhe, juge d'application des peines au tribunal judiciaire de Rouen.
Au Havre, le rendez-vous était fixé à midi, sur les marches du palais de justice. Magistrats et greffiers, soutenus par les avocats, ont dénoncé d'une seule voix "un état général dégradé" de la justice à travers la lecture de plusieurs motions. Ils pointent "des conditions de travail difficiles, des audiences surchargées, une justice maltraitante pour ceux qui la rendent et pour ceux qui la reçoivent".
Des journées sans fin
Parmi eux, Nathanaël Aranda, juge des enfants en poste au Havre depuis un an. Pour lui, "la nouvelle génération de magistrats n'entend plus accepter de pareilles conditions pour rendre justice". "Il y a de plus en plus de dossiers, mais on est à effectif constant. La juridiction du Havre a toujours été sous-dimensionnée, mais au fur et à mesure des années, on ressent de plein fouet ce sous-dimensionnement", estime, quant à elle, Danielle Lemoigne, juge d'application des peines.
La mobilisation au Havre a été très suivie ce mercredi 15 décembre à la mi-journée.
Le manque de moyens se ressent sur le quotidien des professionnels. "Très régulièrement, on finit à plus de 23 heures voire plus de minuit, et le lendemain, on doit être là à 9 heures pour faire le suivi de notre audience", raconte Chloé Balier, greffière titulaire depuis un an à Rouen qui, au fil des journées, "n'en voit pas le bout".
Le reportage de Tendance Ouest à Rouen :
Le reportage d'Amaury Tremblay
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