Faisant suite à l'enquête de santé en population dont les résultats ont été communiqués lundi 5 juillet, Santé publique France a présenté le volet complémentaire portant sur la santé mentale. "Selon l'étude, il n'y a pas eu d'incidence durable sur la santé physique de la population, mais des éléments de problèmes psychologiques et psychiques réels sont apparus. Nous avons alors pris l'initiative de prolonger le travail sur la santé mentale", a rappelé Franck Golliot, directeur adjoint de Santé publique France (SPF), lors du 10e et dernier Comité pour la transparence et le dialogue, vendredi 10 décembre, en préfecture de la Seine-Maritime.
Près de 2000 participants
Ce volet supplémentaire sur la santé mentale permet d'évaluer l'impact de l'incendie de Lubrizol et Normandie logistique du 26 septembre 2019 sur le stress post-traumatique, l'anxiété générale et la dépression. Santé publique France s'est basée sur les participants à son enquête en population pour cette nouvelle étude. "Sur les plus de 10 000 personnes tirées au sort, la moitié avait répondu et certaines de ces personnes avaient indiqué vouloir être recontactées si besoin par la suite", détaille Pauline Morel, chargée d'étude pour SPF.
Ainsi, 1 968 personnes ont été sollicitées pour ce questionnaire soit un taux de participation totale de 19,6 %. Le questionnaire a été rempli soit en ligne soit en version papier. "Les questions étaient trop spécifiques pour être posées par téléphone", souligne Pauline Morel.
Les odeurs en cause
29 % des personnes interrogées se situant à proximité de l'incendie (rayon d'1,5 km) présentent ainsi des symptômes faisant évoquer une dépression. 18 % sur l'ensemble de la zone d'étude contre 12 % dans la zone témoin (la région havraise). "Une personne avait deux fois plus de risques de présenter des signes de dépression en étant exposée aux odeurs et plus les odeurs ont persisté plus le risque était là", analyse Pauline Morel. Les débris de toiture ont généré plus d'anxiété et de dépression pour les personnes se situant à proximité de l'incendie.
Les odeurs mais aussi le bruit ont été la source d'anxiété généralisée. 24 % des personnes interrogées, se situant dans la zone la plus proche de l'incendie, sont concernées par ces troubles. Enfin, des signes de stress post-traumatique ont été enregistrés mais dans une moindre mesure. 13 % des répondants se situant dans la zone la plus proche présentent des signes laissant penser à un stress post-traumatique. Là, "le fait d'avoir été réveillé par le bruit a multiplié par 1,7 le risque de présenter un stress post-traumatique", indique Pauline Morel.
La consommation de psychotrope étudiée
Pour l'avenir, Santé publique France appelle les autorités à "porter une attention particulière aux personnes proches de l'événement". 47 personnes avaient d'ailleurs été accueillies par la cellule de soutien psychologique mise en place après l'incendie entre le 2 et le 11 octobre 2019.
Enfin, une étude pour analyser la consommation de médicaments psychotropes par la population après l'incendie sera bientôt menée. "Nous espérons avoir les données pour le premier semestre 2022", précise Franck Golliot.
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